Le Manzaraka (mariage traditionnel à Mayotte) menacé ?

Réunion "Manzaraka" au plateau M'balamanga

 Le Manzaraka (mariage traditionnel mahorais) coûte trop cher, il faut le réformer, le débat est lancé par des villageois de Mtsapéré.

La réforme du (Manzara), mariage traditionnelle à Mayotte était à l'ordre du jour d'une réunion au plateau de M'balamanga à M'tsapéré ce dimanche. Les habitants se sont penchés sur le problème, car pour bon nombre de participants, l'union des enfants doit  être un moment festif... Or ce n’est plus le cas, bien au contraire, c'est même un cauchemar pour la famille des mariés et surtout de la mariée. En cause,  son organisation très coûteuse, une gestion trop lourde et des tensions palpables entre les familles.

Mariage traditionnel à Passamainty

Le Manzaraka peut être un départ catastrophique pour les nouveaux mariés…  « Il est vraiment temps que la société mahoraise aborde les questions financières sans tabou. Il en va de notre avenir, de celui de nos enfants et de leur futur vie de couple » a même lancé Abdillah Ahmed Soilih, initiateur de cette réunion. Durant plus de deux heures, les discussions étaient très animées. Il faut dire que le sujet fait beaucoup parler de lui, mais jusqu'ici aucun débat n'a été organisé. Décalé de notre époque, de nos vraies traditions,  la population ne se retrouve plus… pour certains, il faut un retour aux valeurs traditionnelles du mariage, en finir avec des dépenses inconsidérées...disent les autres ;  le Manzaraka peut dépasser facilement les 50 000 euros. Les familles s'endettent.

Debah chants traditionnels

 La prochaine étape du collectif est de sensibiliser toute la population de M'tsapéré. Une équipe de 10 personnes a été mise en place pour aller dialoguer dans les quartiers avec les villageois. Rien n'est encore gagné. Mais il y a bon espoir que la démarche soit reprise ailleurs tant la démesure qui entoure ces manzaraka est tout simplement indécente pour bon nombre de mahorais. 

Réforme du mariage traditionnel

( Reportage Radio: Djamilat Soidiki)