Affaire Ali Soula : le conseil départemental clarifie sa position sur la crise qui secoue le Gip en charge de la gestion des fonds européens

Les élus de la majorité face aux collectifs
Ce mercredi soir pour la première fois, Les conseillers départementaux de la majorité sont sorti du silence. Face aux collectifs, ils ont expliqué  leur position concernant l'affaire Ali Soula. Pour eux c'est aux femmes leaders et aux differentes associations pour les intérêts de Mayotte de défendre le directeur mahorais du GIP en charge des fonds Européens.

"Le préfet est le chef de Ali soula,  son éviction les concerne. Nous n'avons pas voulu nous en mêler "Le département préfère lui se concentrer sur les dysfonctionnements du GIP. Les élus demandent d'ailleurs le départ de Maxime Ahrweiller Adousso la secrétaire générale des affaires régionales.Lors de leurs échanges avec le préfet, les les conseillers départementaux ont souligné le mépris qu'aurait affiché  cette dernière à leur encontre. Ils estiment que si la préfecture n'a plus confiance en Ali Soula dont elle demande le départ, il en est de même pour eux concernant la SGAR.

Tant qu'elle sera la nous n'irons plus aux réunions et assemblées générales du GIP.

Bibi Chanfi

L'intervention de Bibi Chanfi met tout le monde d'accord. Mais l'élue qui représente Ben Issa Ousseni dans la structure reste prudente.  Car la réponse du Préfet ne va pas dans le sens de l'apaisement. Selon lui, impossible de désavouer la SGAER car elle a été nommée par décret ministériel. Thierry Suquet se serait tout de même  engagé à discuter avec la concernée afin qu'elle change de comportement.  Du mépris supplémentaire estime Safina Soula. Car les collectifs qui dénoncent l'éviction d'Ali Soula disent détenir des éléments à charge contre cette dernière. Des manquements beaucoup plus graves selon eux, comme le blocage des dossiers des porteurs de projet mahorais.  Ils demandent un audit et souhaitent saisir le procureur.Mais ce qui intéresse vraiment les collectifs ce soir, c'est le sort réservé à Ali Soula qu'ils estiment injustement sali par des accusations de détournement de fonds.  Ce dernier aurait en effet recruté un proche parmi les agents détachés du CD.

Il ne faut pas tout mélanger. Le préfet est le chef de Ali soula, son éviction les concerne . Nous n'avons pas voulu nous en mêler.

Bibi Chanfi

Des propos qui ne passent pas en face. Notamment chez la présidente des femmes leaders qui attendait comme les autres un soutien plus marqué de la classe politique. Saandati Abdou ne cache pas sa colère contre les élus à qui elle reproche de ne pas avoir l'avoir laissé participer aux discussions. "C'est le préfet qui nous a donné rendez-vous aujourd'hui avec vous". Pour elle, les élus sont responsables du mépris affiché à leur encontre  par les services de l'Etat. 

C'est votre responsabilité si vous vous faites marcher dessus par le Préfet.

Saandati Abdou

Ces échanges houleux montrent surtout l'inquiétude des Mahorais face à l' histoire qui se répète.  L'éviction de hauts cadres mahorais  et de jeunes compétents des institutions et structures clé pour le développement du territoire.  La nomination d'un mahorais à la tête du GIP faisait partie du packaging annoncé par l'ancien préfet Jean François Colombet pour rassurer la population. Ali Soula, presenté comme un magnat de la finance a été recruté au ministère à Bercy. « Nous tenons absolument à ce qu’il y ait des jeunes cadres mahorais compétents qui viennent rejoindre ce GIP », lançait alors le préfet dans les colonnes de Mayotte Hebdo.