L’hôpital de Bambao dans l’île d’Anjouan a été offert par la Chine à l’Union des Comores. Flambant neuf et entré en service depuis un an, il reste désespérément vide, faute de personnel pour le faire fonctionner
L’hôpital se dresse en pleine campagne, au milieu des cocoteraies et des champs de manioc et d’ylang-ylang. L’entrée, imposante, ressemble à celle d’un hôtel. Elle est ornée d’idéogrammes chinois. A l’intérieur tout est neuf et silencieux. Il n’y a personne à la réception, ni dans les services. En cherchant dans les couloirs impeccables on tombe sur le médecin urgentiste.
Le docteur Nourdine Said Ali reconnaît qu’il n’est pas débordé. « Il y a des services qui ne fonctionnent pas encore par manque de personnel » explique le médecin, « il reste beaucoup de choses à faire. Par exemple on pourrait subventionner les soins pour que les gens n’aient pas à payer beaucoup, et former des professionnels dans des spécialités qui n’existent pas ici ».
Le prix des soins est un problème. Les comoriens sont habitués à la médecine gratuite des dispensaires sous équipés, mais soutenus par un programme européen principalement financé par la France. Mais l’hôpital de Bambao ne bénéficie pas de ce programme. Tout y est payant et trop cher pour le revenu moyen des comoriens.
Il y a parfois des visiteurs. Ce matin-là, un papa amène son petit garçon tombé d’un arbre. « Il s’est cassé le bras », explique-t-il. « Pour faire une radio il faut payer 11 euros ». Il ne les a pas. Pas d’argent, pas de radio. On a mis une attelle à l’enfant le temps que le père réunisse les fonds pour payer la radiographie.
La maternité est impressionnante, dotée d’une salle d’accouchement très moderne. Là encore c’est le silence. Les deux sages-femmes de service dorment. Elles n’ont rien à faire. Leur étage est totalement vide.
Les Chinois ont livré l’hôpital clé en main, mais sans aucun suivi. Le scanner est déjà en panne et il n’y a personne pour le réparer.
Le Docteur Nourdine Said Ali espère que la coopération s’intéressera un jour à cet établissement. Lui s’est spécialisé à Marseille et à la Réunion et a préféré rentrer au pays. « Ici je me sens à l’aise », dit-il. «Evidemment au point de vue salarial cela n’a rien à voir avec ce que j’aurais pu avoir là-bas, mais ici je me sens chez moi, et j’aime être chez moi ».
Le premier réflexe en cas de maladie ou d’accident grave à Anjouan reste de prendre un "kwassa" pour Mayotte ; plutôt que d’aller dans cet hôpital désert.
Le docteur Nourdine Said Ali reconnaît qu’il n’est pas débordé. « Il y a des services qui ne fonctionnent pas encore par manque de personnel » explique le médecin, « il reste beaucoup de choses à faire. Par exemple on pourrait subventionner les soins pour que les gens n’aient pas à payer beaucoup, et former des professionnels dans des spécialités qui n’existent pas ici ».
Pas d’argent, pas de radio
Le prix des soins est un problème. Les comoriens sont habitués à la médecine gratuite des dispensaires sous équipés, mais soutenus par un programme européen principalement financé par la France. Mais l’hôpital de Bambao ne bénéficie pas de ce programme. Tout y est payant et trop cher pour le revenu moyen des comoriens.
Il y a parfois des visiteurs. Ce matin-là, un papa amène son petit garçon tombé d’un arbre. « Il s’est cassé le bras », explique-t-il. « Pour faire une radio il faut payer 11 euros ». Il ne les a pas. Pas d’argent, pas de radio. On a mis une attelle à l’enfant le temps que le père réunisse les fonds pour payer la radiographie.
Les sages-femmes de service dorment
La maternité est impressionnante, dotée d’une salle d’accouchement très moderne. Là encore c’est le silence. Les deux sages-femmes de service dorment. Elles n’ont rien à faire. Leur étage est totalement vide.
Les Chinois ont livré l’hôpital clé en main, mais sans aucun suivi. Le scanner est déjà en panne et il n’y a personne pour le réparer.
Le Docteur Nourdine Said Ali espère que la coopération s’intéressera un jour à cet établissement. Lui s’est spécialisé à Marseille et à la Réunion et a préféré rentrer au pays. « Ici je me sens à l’aise », dit-il. «Evidemment au point de vue salarial cela n’a rien à voir avec ce que j’aurais pu avoir là-bas, mais ici je me sens chez moi, et j’aime être chez moi ».
Le premier réflexe en cas de maladie ou d’accident grave à Anjouan reste de prendre un "kwassa" pour Mayotte ; plutôt que d’aller dans cet hôpital désert.