Après la prise d’otage, les surveillants pénitentiaires de Majicavo exercent leur droit de retrait

Suite à la prise d’otage de surveillants survenue samedi 28 septembre au Centre pénitentiaire de Majicavo, une trentaine de surveillants a exercé ce dimanche son droit de retrait.

Ce mouvement de protestation, soutenu par l’ensemble des syndicats, vise à obtenir le transfert immédiat de détenus pour désengorger la prison, dénonçant des conditions de travail inacceptables liées à la surpopulation carcérale. Depuis des années, les syndicats alertent sur cette problématique, mais ils déclarent aujourd’hui qu’ils n’accepteront plus de simples réunions de crise de la part de la direction.

« Nous ne voulons plus nous mettre en danger », disent les surveillants encore sous le choc, au lendemain de cette prise d’otage. En solidarité avec leurs collègues victimes de violences ce samedi, ils ont choisi de cesser le travail. La colère et l’émotion restent palpables, notamment pour ceux qui étaient en service au moment des faits.

Des conditions de travail insoutenables

Pour les agents, cet événement tragique était prévisible. « Une mutinerie inévitable dans une prison où des détenus s’entassent par 5 ou 6 dans des cellules de 9m2 », confient-ils. Les conséquences de ces conditions de détention se font ressentir sur le moral des surveillants, dont l'impact psychologique est de plus en plus lourd.

Des réponses attendues de la part des autorités

Le ministère de la Justice, alerté par la gravité de la situation, a annoncé la tenue d’une réunion de crise dès ce début de semaine. Les représentants des surveillants espèrent que cette réunion ne sera pas qu’un « énième exercice de communication » mais aboutira à des actions concrètes et rapides. « Ce n’est plus tenable, la situation a atteint un point de non-retour », insistent les agents.

En attendant des solutions concrètes, la tension reste palpable, et les surveillants de Majicavo restent déterminés à maintenir leur mouvement jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues et respectées. « Nous ne demandons pas l’impossible, seulement de pouvoir travailler en sécurité et dans des conditions dignes », conclut un surveillant, épuisé mais déterminé à se battre pour améliorer son quotidien.

La suite de cette mobilisation sera déterminante non seulement pour l’avenir du centre pénitentiaire de Majicavo, mais également pour l’ensemble des prisons françaises confrontées aux mêmes problématiques.