C’est une scène à laquelle les habitants de M’tsamoudou sont tristement habitués. Très tôt, sous les yeux des pêcheurs, un kwassa-kwassa accoste sur la plage de ce village du sud de l’île. À son bord, une dizaine de migrants épuisés. Des hommes et femmes venus du Congo, de Somalie et de Madagascar.
" Tous les matins, d'autres débarquent sur cette même plage... On remarque juste quelques traces de pas, des vêtements abandonnés ici et là, des chaussures ! On en conclut qu'un autre kwassa a accosté. On aimerait que ces arrivées s'arrêtent, car c'est une petite île ici.»
Une habitante de Mtsamoudou
D'après les habitants, la plupart de ces clandestins ont pu s’enfuir à l’arrivée des premiers pêcheurs, ils ont disparu dans les collines avoisinantes. Ceux qui prétendent à l’asile préfèrent patiemment attendre des gendarmes.....Ce vendredi matin, ils sont sept.
Une population résignée
"Quand on est en mer, on voit les gendarmes passer et chercher des clandestins. Ils viennent nous voir. On leur dit qu'ils viennent juste de passer devant nous! Ils nous disent qu'ils ne viennent pas pour eux mais nous contrôlent aussi! Ils nous demandent pleins de détails parfois qu'on ne connaît pas. Cela nous décourage...on n'appelle plus "
Un pêcheur
Des départs aussi depuis Madagascar
Mais tous les candidats à l’immigration vers Mayotte n’arrivent pas à bon port. En témoigne cette mésaventure vécue récemment par une vingtaine de migrants à Madagascar.
Un Comorien et vingt et un Malgaches sont actuellement incarcérés à Ambanja après avoir tenté de rejoindre Mayotte clandestinement. Leur arrestation a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 septembre. Les gendarmes les ont interceptés dans le bateau au moment où ils s'apprêtaient à prendre le large.
Dans le kwassa se trouvaient aussi deux mineurs, 650 kilos de cannabis et 1 000 litres de rhum. Selon le site l’Express de Madagascar, beaucoup de Malgaches vendent leurs biens pour financer cette migration qui coûte entre 1 et 4 millions d’ariary. C'est l'équivalent de 200 à 800 euros.