"Ils n'avaient pas le droit de détruire notre maison"

C'est ici, au quartier Mhogoni que le préfet a détruit des habitations installées sur le foncier du conseil départemental.

Lina, 19 ans, n'oubliera pas de sitôt la date du mercredi 16 février 2021. c'est ce jour là que les tractopelles sont venues dans sa propriété pour détruire sa maison à Dzoumogné. Une destruction qu'elle juge illégale et injuste. Aujourd'hui, elle est déterminée à obtenir réparation.

Dans le grand salon de son hébergement d'urgence, Lina souffle un peu. Ce dernier mois a été très compliqué pour elle. Le 16 février dernier, elle s’est battue contre la démolition de la maison de ses parents à Dzoumogné. Une maison qui était voisine des habitations insalubres et illégales du quartier Mhogoni et qui ont fait l'objet d'un arrêté préfectoral pour leur démolition le 15 février dernier, dans le cadre de la loi Elan. Mais Lina n'a pas pu la sauver.

"On a tout fait pour s'opposer à cette destruction, on a montré la preuve de notre propriété, ils n'ont pas voulu nous écouter." Lina, propriétaire de la parcelle dont la maison a été détruite.

C'est derrière cette installation d'eau (au fond) que se situe la parcelle de Lina

Pendant presque deux semaines, avec son frère et sa sœur, elle a dormi chez un ami de son père. Mais accompagnée par des enseignants du collège de Dzoumogné, elle a aussi entamé une procédure pour avoir un logement d’urgence. Une démarche rendue difficile par l'attitude des gendarmes.

"On pensait qu'en allant porter plainte à la gendarmerie, les choses se passeraient bien. On s'est trompés." Lina

Une aide précieuse d'enseignants et d'une avocate

Lina a eu le soutien de deux enseignants, mais aussi d'une avocate qui a pu l'aider pour introduire sa requête en référé auprès du tribunal administratif. Et elle a fini par avoir gain de cause.

"Le juge a reconnu nos droits" Lina

Désormais, elle est installée dans une grande maison non loin de Dzoumogné. Pour un temps, elle pourra oublier les quelques jours passés chez un ami de son père, mais surtout ceux passés sur les ruines de sa maison, sous la pluie et la boue. Son père et sa mère sont restés sur place pour éviter que des pillards viennent sur les lieux.

"C'est un soulagement de se retrouver dans un logement confortable" Lina

Un hébergement d'urgence provisoire

Mais cette demeure n’est qu’une solution provisoire. Dans 3 semaines, il va falloir qu’elle déménage à nouveau. Mais Lina souhaite voir cette démolition qu'elle juge illégale condamnée par la justice.

"Tout ce que l'on veut, c'est le remboursement pour reconstruire notre maison" Lina

Et elle encourage toutes les personnes qui auraient subi la même situation qu'elle à saisir les tribunaux. Lina veut aller jusqu'au bout pour connaître les raisons de cette démolition qui selon elle n'aurait jamais dû se produire.