Ce mercredi 14 février, la Section de recherche de la gendarmerie de Mamoudzou a procédé à l'interpellation de plusieurs agents et élus de la municipalité de Boueni. Parmi les personnes mises en cause, le maire Mouslim Abdourahaman qui est lui aussi auditionné.
Selon le procureur, l'enquête porte sur des soupçons de prise illégale d'intérêt et de délit de favoritisme sur des marchés publics.
Un rapport critique sur le fonctionnement de la commune
Pour rappel, le 12 décembre dernier, la Chambre régionale des comptes a publié un rapport critique sur la gestion de la commune. Elle lui reproche entre autres "l'absence de procédures internes dans de nombreux domaines" et notamment s'agissant de la commande publique.
Les magistrats de la CRC avait relevé que "faute de règlement interne", les règles de publicité et de mise en concurrence n'était pas pas systématiquement respectées. "La commune procédant de manière habituelle au fractionnement de ses achats. Elle ne tient pas la liste des marchés qu’elle passe", ont-ils pointé du doigt.
Des attributions de marchés "contestables"
La Chambre régionale des comptes a aussi estimé que certaines attributions de marchés étaient "contestables". Et notamment s'agissant de deux opérations majeures, à savoir le terrain de football de Mzouasia et la réhabilitation du plateau sportif de Bouéni qui ont connu "d’importantes dérives des coûts et des délais, en raison de leur mauvaise préparation".
Les magistrats indiquent par ailleurs dans ce rapport que "la situation financière de la commune est dégradée contrairement à ce qu’il ressort de la lecture des documents budgétaires (...), de nombreuses charges n’étant pas enregistrées".
Un déficit de 4 millions d'euros en 2022
"Les difficultés récurrentes en matière de trésorerie, qui occasionnent des retards de paiement anormalement élevés pour les fournisseurs, sont révélatrices de cette dégradation", tranche encore la CRC qui évalue le déficit de la commune à hauteur de 4 millions d'euros, à la fin 2022.