Bourahima Ali : « les poursuites contre les petites entreprises sont scandaleuses, inhumaines »

Bourahima Ali, président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Mayotte (CPME) était l‘invité de Zakweli ce mercredi
Bourahima Ali, président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Mayotte (CPME) était l‘invité de Zakweli ce mercredi.

Le président de la CPME s’insurge contre les poursuites visant 350 petits chefs d’entreprises accusés d’avoir touché indûment les aides de l’Etat pendant la crise Covid : « tout le monde n’est pas à mettre dans le même sac. La plupart des commerçants et artisans ont pu se tromper. C’est une minorité qui a fraudé. Beaucoup ne comprennent pas trop le français, ne savent ni lire ni écrire, ils ont été aidés par des gens qui prenaient leur pourcentage».

Selon Bourahima Ali, « ces poursuites sont scandaleuses, inhumaines. Comment peut-on rembourser 10 000 euros en trois mois quand on gagne 500 euros par mois ? » Le président de la CPME demande à ce qu’on leur accorde deux ans, voire trois ans pour régler leurs dettes. « Nous sommes le territoire le plus pauvre de France, avec des allocations minimales. Ce sont des humains, des femmes surtout, qui subviennent à leurs besoins en créant leur propre emploi ».

Par ailleurs Bourahima Ali s’étonne que la justice ne poursuive pas plutôt ceux qui sont chargés de fournir de l’eau : « Je ne vois pas le procureur sauter au plafond et assigner l’entreprise en charge de l’usine de dessalement de la petite-terre qui a touché 8 millions d’euros pour ne produire que 300 m3  de plus par jour ». Selon lui « le petit on l’assassine, c’est scandaleux ».