Emmanuel Macron a fait une campagne à minima : un seul meeting, quelques rares et courtes déambulations, aucun déplacement outremer. Au grand dam de ses opposants, le président sortant a refusé les débats de 1er tour.
Avec son rôle de président de l’Union Européenne et la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a été plus président que candidat. Est-ce que cela lui a servi dans les intentions de vote ? Certainement oui au début de l’invasion russe. Ensuite cela s’est tassé, ses sondages ont un peu baissé, même s’il reste le favori du 1er tour.
Marine le Pen a mené une campagne active, elle s’est beaucoup déplacée, y compris à la Réunion et à Mayotte. Elle a mis en avant un thème principal : le pouvoir d’achat. Laissant un peu en marge l’immigration, sauf à Mayotte où ce thème est le plus porteur. Marine le Pen a connu une progression remarquable dans les sondages, réussissant presque à talonner Emmanuel Macron en fin de campagne.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit son dernier mot
Beaucoup disent que Jean-Luc Mélenchon a fait une excellente campagne. Ses adversaires le reconnaissent : Marine le Pen elle-même a salué la qualité de la campagne du leader de la France Insoumise.
La progression dans les sondages l’amène à une troisième position. Lui compte sur une énorme surprise qui l’amènerait au deuxième tour. A la Réunion, Mélenchon est une super star. Il devrait renouveler l’exploit d’être premier du 1er tour, mais pas sur le plan national où la gauche reste minoritaire.
Du côté de Valérie Pécresse, la campagne a été difficile
Valérie Pécresse avait quitté Les Républicains parce qu’elle les trouvait trop à droite. Revenue au bercail pour une primaire qu’elle a gagné un peu par hasard, sa campagne a souffert d’un manque visible de sincérité dès le départ. Les lendemains du parti LR seraient difficiles après deux éliminations consécutives de la présidentielle
Nouveau venu dans le paysage politique, Eric Zemmour a démarré très haut avant de s’essouffler
Eric Zemmour croit toujours à un vote caché en sa faveur qui l’amènerait au deuxième tour. Sa campagne sans filtre a démarré assez haut avant de redescendre au gré de ses prises de positions très radicales. Il ambitionne de diriger une grande formation de droite sur les cendres des LR.
Ensuite, il y a ceux que l’on a appelé « les petits candidats » Le premier d’entre eux, Yannick Jadot, n’a pas fait décoller le mouvement écologiste. Fabien Roussel a prouvé que le parti communiste, même affaibli, existe encore. Il semble mieux classé qu’Anne Hidalgo qui accompagne la fin du PS.
Dans le camp des « petits candidats », Jean Lassalle sort du lot inspirant la sympathie partout sur son passage. Nicolas Dupont-Aignan n’a pas « imprimé », il ralliera peut-être Marine le Pen. Enfin, ferment la marche les deux trotskystes Philippe Poutou et Nathalie Arthaud qui ont assumé leur candidature de témoignage.