Pour Kira Bacar Adacolo, candidat dans la deuxième circonscription, ces élections législatives "sont une occasion formidable." S'il n'a pas obtenu l'investiture du Nouveau Front Populaire, il ne cache pas sa proximité idéologique avec l'alliance des partis de la gauche. "Il est fort probable que la gauche revienne au pouvoir, c'est l'occasion d'envoyer un homme de gauche défendre Mayotte au sein de la majorité qui se dessine."
Il le reconnaît, ses propositions divergent du programme de cette coalition. "Il y a des orientations nationales relatives à chaque parti, mais la législation peut être adaptée à Mayotte", précise l'ancien attaché parlementaire au parlement européen. "Être député, c'est défendre son territoire au sein de la représentation nationale." Il prend pour exemple Aimé Césaire : "un homme de gauche, mais quand il s'agissait des problèmes de la Martinique, il n'était pas systématiquement d'accord avec les orientations nationales."
Un arsenal judiciaire et militaire
Le candidat propose notamment "un véritable arsenal judiciaire et militaire" pour lutter contre l'immigration clandestine dans le département. "Il faudra modifier le code de la nationalité pour que les enfants qui sont nés à Mayotte obtiennent la nationalité française seulement si leurs parents sont en situation régulière pendant trois ans." Depuis la loi asile et immigration en 2018, cette durée de résidence obligatoire pour les parents est déjà fixée à trois mois.
Kira Bacar Adacolo appelle également au durcissement des conditions d'entrée, au déploiement de la marine nationale autour de Mayotte et de l'agence européenne Frontex, "sans oublier les drones, les garde-côtes et une coopération judiciaire, pénitentiaire et transfrontalière avec les pays avoisinants pour réprimer les personnes qui enfreignent les lois à l’entrée et au séjour."
Sur la loi Mayotte, abandonnée avec la dissolution de l'Assemblée nationale, le candidat appelle "à reprendre le travail déjà fait", mais demande des éléments concrets. "Dans le projet de loi Mayotte de Sébastien Lecornu, les choses n'étaient pas très claires", précise-t-il. "On ne peut pas parler de développement économique accéléré de Mayotte si on ne chiffre pas le coût du nouvel aéroport." Interrogé sur la crise de l'eau, il dénonce "un réel manque de volonté politique pour traiter ce problème" et ajoute : "je fais partie des familles qui possèdent des terres à Ouroveni. Nous sommes d'accord pour donner nos terres pour la retenue collinaire, alors pourquoi on n'arrive pas à la construire?"