Évoquant les crises de 2011, 2018 et celle de l’eau aujourd’hui, Carla Baltus reconnaît qu’elle a déjà été tentée de quitter l’île comme beaucoup de ses confrères chefs d’entreprise, mais « il faut s’accrocher » dit-elle, «ce n’est pas aujourd’hui ni demain que je quitterai Mayotte ».
La « patronne des patrons » alerte sur les risques d’un chômage encore plus massif : « à Paris j’ai entendu les ministres parler du chômage à 7% en France et de l’objectif de plein-emploi. À Mayotte on essaie difficilement de ne pas dépasser les 40%. Le taux de chômage va exploser si on ne trouve pas de solutions à la crise de l’eau ».
Selon la présidente du MEDEF local, les nombreux chantiers du bâtiment et des travaux publics seront gravement menacés s’ils manquent d’eau, mais aussi d’autres entreprises : « j’ai rencontré un opticien, pour tailler des verres de lunettes il faut de l’eau, l’investissement dans une cuve de stockage est pour lui de 12 000 euros, où va-t-il trouver cette somme ? ».
Elle évoque aussi ces employés « qui quittent le travail plus tôt pour rattraper les tours d’eau », ce qui impacte la rentabilité des entreprises.
Carla Baltus souhaite que l’Etat déclenche un plan de soutien comme lors de la crise Covid, « je n’ai pas envie de croire que le gouvernement va nous abandonner ».