Depuis le signalement du premier cas de choléra à Mayotte, le 18 avril 2024, la maladie ne cesse de gagner de terrain. Elle a fait deux victimes et touché 122 personnes dont 7 actifs.
L’épidémie est sous « contrôle » avait déclaré le ministre de la santé, Fredéric Valletoux lors de sa visite à Mayotte les 9 et 10 mai à Mayotte, reprenant les déclarations du directeur de l’ARS et du préfet de Mayotte.
Pourtant le nombre des cas augmente et une seconde victime est enregistrée, une femme de 62 ans qui s’était rendue à l’hôpital mais aurait été renvoyée chez elle où elle succombera quelques heures plus tard.
Visiblement il y aurait des défaillances, dans la prise en charge comme dans la prévention. Alors qu’il est question de mesures simples d’hygiène comme le lavage régulier des mains avec du savon pour éviter la maladie, l’accès même à l’eau est problématique pour la population surtout pour celle qui réside dans les zones d’habitats informels où l’eau de la rivière avec tous les risques que cela comporte reste leurs seuls recours pour tous les usages du quotidien.
Manque d’eau, insalubrité dans les quartiers, manque d’assainissement pour les eaux usées, bref toutes les conditions propices à la propagation des maladies dites sales comme le choléra sont réunies dans le 101ème département français.
Personne n’est à l’abri et à l’approche de la période des mariages, synonyme de grands rassemblements, selon l’auteur et conférencier Mouhtar Salim qui souligne dans une tribune datant du 6 mai, l’urgence de renforcer les mesures de prévention et plus précisément autour des toilettes mortuaires dans ce contexte de choléra, un avis partagé par l’infectiologue, le professeur Renaud Piarroux, récemment en visite chez nous.
Pour plus d’efficacité dans la prévention pourquoi ne pas associer les élus dans les campagnes de sensibilisation notamment auprès de leurs administrés.