CARTES. Électricité, réseau mobile, eau : l'état des réseaux à Mayotte 19 jours après le passage du cyclone Chido

Une vue aérienne de la Petite-Terre près de trois semaines après le passage du cyclone Chido
19 jours après le passage du cyclone Chido, les services publics essentiels se rétablissent progressivement, même si la situation reste compliquée dans certains secteurs toujours privés d'électricité, d'eau ou de moyen de communication. Retrouvez avec ces cartes, l'état des lieux des réseaux en ces premiers jours de 2025.

Le long chantier pour rétablir les infrastructures essentielles se poursuit à Mayotte, près de trois semaines après le passage du cyclone Chido. Les équipes d'Électricité De Mayotte continuent de s'affairer avec les nombreux renforts reçus pour essayer de rétablir câble par câble le réseau électrique.

Actuellement, six Mahorais sur dix ont du courant selon la carte éditée au 1er janvier par EDM. La situation est revanche assez contrastée sur le territoire. Les principales difficultés se trouvent dans le nord et au centre, notamment dans la commune de Tsingoni. Dans plusieurs villages, comme Bandraboua, Hamouro, ou Handrema, moins de 5% de la population ont de l’électricité. C’est aussi le cas ailleurs, à Tsoundzou 1 ou à Sohoa par exemple, alors que les communes de Mamoudzou et de Chirongui sont globalement réalimentées.

La carte du rétablissement du réseau électrique à Mayotte au 1er janvier

Le directeur d’EDM le martèle : "c’est un travail de fourmi" de réparer et remplacer les câbles arrachés. Même à l’échelle d’une rue, certains peuvent avoir du courant et leurs voisins être plongés dans le noir.
Dans les secteurs où les interventions sont plus compliquées, 200 groupes électrogènes sont attendus, notamment pour réalimenter les infrastructures essentielles. La quasi-intégralité du réseau qui n’était pas enfoui a été arrachée par le cyclone. L’objectif est toujours de rétablir l’intégralité du réseau d’ici fin janvier, avant de le consolider et de le remettre aux normes.

Un réseau mobile encore partiel

Sans électricité, impossible d’alimenter les antennes des opérateurs téléphoniques. La situation est similaire : chez Orange, SFR et Only, au moins les trois quarts de leurs réseaux mobile ont pu être rétablis. Les zones bénéficiant d'une bonne couverture se concentrent en Petite-Terre et autour de Mamoudzou. Dans le centre et le sud, c’est un peu plus variable. En revanche, peu ou pas de barres de réseau dans le nord.

SFR a pu rétablir en partie ses services jusqu’à Longoni, Orange jusqu’à Bandraboua. Pour Only, le réseau a aussi pu être rétabli sur la côte ouest, avec une partie de Mtsangamouji.

L'état du réseau mobile de SFR au 1er janvier 2025

Les opérateurs le rappellent : la qualité du service dépend du nombre d’appels et de SMS envoyés, avec des risques de saturation, notamment ces jours-ci avec les vœux de bonne année. L’État a là aussi annoncé des mesures en urgence : l’arrivée de 200 antennes Starlink pour se connecter au réseau satellitaire, pour retrouver Internet. En revanche, sans plus de précision sur quand et où seront déployés ces services.

Au robinet, les tours d’eau se poursuivent

On alterne toujours avec des périodes d’ouvertures deux jours sur trois. Une fois entre 6h et 16h, le lendemain entre 18h et 6h du matin. D’ici le 6 janvier, on retrouvera presque la production d'avant le cyclone Chido : avec 38.000 mètres cubes d’eau par jour. Ce qui est déjà en temps normal inférieur à la consommation quotidienne du département, estimée à 46.000 mètres cubes d’eau par jour.

Les problèmes ne résident pas seulement dans la production, mais aussi dans la distribution. Le syndicat des Eaux des Mayotte et son délégataire, la SMAE, avaient essayé de l’expliquer au Premier ministre lors de sa visite à Mayotte le lundi 30 décembre. Certains foyers n’arrivent pas à avoir de l’eau ou pendant très peu de temps, parce qu’il n’y a pas assez de pression notamment pour faire monter l’eau dans les hauteurs. Les fuites dans le réseau n'aident pas à acheminer l'eau efficacement. En urgence, des cuves sont installées. Durant la crise de l’eau, entre 15 à 20 cuves avaient été déployées par l’Etat, des cuves qui sont reparties depuis. Cette question ne figure pas pour le moment dans le plan d’urgence annoncé par le gouvernement.