Une opération de fouille des sacs a eu lieu ce lundi matin au lycée des Lumières. Le but de cet examen de controle, faire de l'école un lieu protégé de toutes les violences en évitant l'intrusion d'objets dangereux.
Le truc blanc là, qu’est-ce que c’est ? demande Laure Suppin, la proviseur- adjointe du lycée des Lumières. L’élève sort son marqueur, la proviseur le laisse entrer dans l’établissement.
Rangé sur 3 files, tous les élèves passent au contrôle des sacs. Chaque lycéen ouvre les différentes poches de son sac sous les yeux scrutateurs du personnel scolaire. “Bonjour Madame, vous allez bien ? Bonjour jeune homme, lui répond la proviseur-adjointe. Ici je n’ai que des cahiers, dit le jeune homme en montrant bien le contenu de son sac à dos. Ici, poursuit-il en ouvrant la petite poche de devant, je n’ai que des stylos. D’accord, acquiesce la proviseur-adjointe, bonne journée, lance-t-elle au jeune homme qui rejoint ses camarades dans la cours du lycée.
“On recherche des couteaux, des produits stupéfiants etc… nous faisons plus de la prévention que de la répression. “
Ces opérations de fouilles visuelles des sacs ont pour but d’empêcher toute intrusion d’objets malveillants pouvant entrainer des atteintes à l’intégrité des personnes. Mais elles ne sont pas en lien avec les incidents de la cité du Nord qui ont couté la vie à un élève. “Nous avons pris l’habitude de faire des opérations pour à la fois rassurer la communauté scolaire et à la fois assurer la sécurité des élèves. Chaque mois, on essaie de faire une opération pour envoyer un signal aux élèves :on ne peut pas entrer avec n’importe quoi au lycée. Et également envoyer un signal à la communauté scolaire :nous sommes très réactifs la dessus “ Patrick Loval, proviseur Lycée des Lumières.
Le personnel qui contrôle demande parfois de soulever des cahiers pour avoir une vue dégagée sur le contenu du sac.“ Pour l’instant la police est un peu en retard, nous on leur demande d’ouvrir leurs sacs et à ce moment-là, on regarde ce qu’il y a dans leur sac.On n’a pas le droit de faire de fouilles, ni corporelle ni de toucher leurs affaires, “ précise Patrick Loval, proviseur du Lycée des Lumières.
A 6h20, les équipes de police arrivent. 5 fonctionnaires de police de la CDI, Compagnie Départemental d’Intervention, 10 services civiques, 3 réserves civiles et 3 fonctionnaires de police du bureau partenariat prévention prennent le relai. Et la cadence s’accélère. “ Nous sommes ici à la demande de l’établissement scolaire pour assister l’établissement au bon déroulement de l’examen visuel des sacs. Tout se passe bien. C’est bien organisé, les élèves sont très coopératifs. Ils connaissent le danger d’apporter des objets malveillants dans l’établissement qui peuvent occasionner de graves blessures en cas de rixes “Thierry Lizola, référent Partenariat Prévention de la Police Nationale du bureau Partenariat Prévention.
Mais est-ce rassurant pour les élèves de savoir que tous les sacs sont fouillés avant l'accès au lycée ?
“Oui, c’est rassurant pour moi de savoir que tous les élèves sont fouillés“ glisse une élève après avoir passée le contrôle.
“Ça prouve qu’il y a une sécurité et je pense que c’est une très bonne chose“ affirme une autre élève qui ajuste son sac à dos avant de rentrer dans l’enceinte du lycée.
“C’est pas du tout rassurant ! Je trouve que ça ne sert à rien, critique cet autre élève. Ça va se répéter encore et encore. C’est toujours la même chose. “
“C’est tout à fait normal, je n’ai aucun problème avec ça, mais vu la maladie (Coronavirus), on se mélange et ça,c’est pas du tout normal” réagit cette autre lycéenne.
“Notre politique, c’est de garantir la sécurité de chacun en faisant une politique d’inclusion du lycée dans son quartier ,avec les associations, en faisant des opérations comme celle-là. “
C’est la 4 ème opération de ce genre en 15 jours. “A chaque retour de vacances scolaire, on effectue des visites de sacs, à la demande des établissements scolaires. La semaine dernière, on a fait 3 établissements scolaires dont le lycée Bamana. Au cours de cette opération nous avons interpellé 5 personnes. Ça permet d’instaurer une certaine quiétude et de rassurer les élève, “annonce Thierry Lizola.
Résultat de la matinée, un élève est appréhendé en possession d’un poing américain.“ Le policier a trouvé ça, dans le cadre de la visite. L’individu le lui a donné spontanément.“Thierry Lizola, référent partenariat prévention de la Police Nationale du bureau partenariat prévention.
Le jeune homme sera remis au chef d’établissement et celui-ci jugera de l’opportunité ou pas, de poursuivre l’élève. “C’est souvent pour se défendre que les élèves s’arment et pas forcément pour attaquer. Beaucoup d’élèves sont en position de défense contrairement à ce que l’on peut penser et malheureusement même en se défendant, on peut faire beaucoup de mal “ conclut Thierry Lizola.
10 opérations d’examens visuels des sacs devant les établissements scolaires ont eu lieu depuis le début de l’année.