En Petite-Terre comme en Grande-Terre, à l'hôpital comme au coeur du quartier de Cavani, les Mahorais qui ont la chance de croiser le président Emmanuel Macron, ont tous la même question aux lèvres et cela s'est à nouveau vérifié dans le quartier où les bangas n'ont pas résisté aux assauts de Chido.
"C’est possible que ça aille plus rapidement pour l'eau et l'électricite ?", lance un habitant de Cavani. "Et la mairie pourrait nous aider pour le ramassage des ordures ?" Le Mahorais évoque aussi le problème des pillages et la difficulté de se fournir en vivres dans des supermarchés, certes ouverts, mais qui n'acceptent plus les cartes bancaires, mais seulement de l'espèces, faute de réseau électrique.
"Est-on sûr qu'il n'y a pas de gens pris sous les tôles ?"
Aux services de secours, le président Macron demande comment se déroulent les opérations. "Des gens ont besoin d’être désenclavés et d'avoir accès à l’eau, relaient-il. Il y a beaucoup d’endroits qui ne sont pas déblayés ? Et on est sûr qu'il n'y a pas de gens pris sous les tôles ?"
"On peut pas vous répondre...", entend-on. Aux côtés du "PR", le préfet François-Xavier Bieuville revient sur le décompte des morts qui a valu des critiques de la part des habitants ayant échangé avec le président. "On a mis en place une méthode de travail : il y a des contacts avec les mairies, les associations, les responsables musulmans. On va monter une mission pour appréhender les choses et tenter d’avoir un chiffre plausible".
Le décompte des morts, "une mission capitale"
"C'est une mission capitale : on ne peut pas avoir une absence de chiffres. Une vie est une vie et je ne fais pas de distinction". Le président et le préfet ont compris que ce sujet était tout aussi primordial pour les Mahorais. "Le travail va durer aussi longtemps qu'il le faudra, jusqu'à ce qu'on ait un résultat qui semble définitif. Il faut une idée plus précise des morts et des disparus".
L'autre priorité, c'est d'aider la population privée de vivres et d'eau. "Il n'est pas exact de dire qu'on ne voit rien, a défendu le préfet Bieuville en réponse aux multiples interpellations des habitants depuis son arrivée.
"À Cavani, il n’y a plus rien"
Il évoque la distribution de sept tonnes d’eau et de vivres à Petite-Terre hier mercredi. À Grande-Terre, ce sont 132 tonnes de nourriture et palettes d’eau qui ont commencé à être distribués, malgré néanmoins quelques ratés. Des vivres acheminées notamment vers les villages de la côte Ouest qui sont encore grandement isolés.
Et puis il faut aussi rétablir l'électricité et l’eau, a rappelé le préfet. Reste que les travaux semblent avoir pris du retard. "On a fait l’état des lieux : sur six usines de production d’eau, cinq sont réparées", a-t-il précisé. "Concrètement ça va durer combien de temps ? À Kavani, il n’y a plus rien", coupent les habitants présents. "Il faudra une semaine ici pour réparer. On vous donnera de l’eau en bouteille : les mairies en distribuent", leur a-t-on répondu.