Cyclone Chido : "on a énormément de pertes", entre les dégâts et les pillages, l'inquiétude des commerçants à Mayotte

Voilà ce qui reste du restaurant Mama Chérie à Mamoudzou, après le passage du cyclone Chido à Mayotte
Le cyclone Chido a ravagé Mayotte, dont ses magasins et ses restaurants. Entrepôts à ciel ouvert, absence d'assurance, beaucoup de professionnels ne savent pas comment ils pourront reprendre leur activité.

"Ça va être compliqué à réparer", commente Nassur Damourane, le propriétaire du restaurant le Mama Cherry près de la rue du commerce à Mamoudzou. Un euphémisme : il n’en reste qu’un tas de tôle, après le passage du cyclone Chido à Mayotte. "Dans un premier temps, j’ai essayé de dégager la route, après je suis allé voir si je pouvais retrouver mes frigos, voir s’il reste de la nourriture", poursuit-il, un marteau à la main. "Mais c’est pareil à la maison, c’est même pire qu’ici."

Un commerce dévasté par le passage du cyclone Chido

Il attend une aide de l’État, n’étant pas assuré comme neuf Mahorais sur dix. "C’est mon malheur", ajoute Moudhouah, un vendeur d’oignons dans la même situation. "J’espère qu’on va nous aider, car j’ai tout perdu." A Mamoudzou, des entrepôts sont à ciel ouvert, leurs toits ont été arrachés. "On a énormément de dégâts, on a des dégâts sur le dépôt, sur les magasins, sur nos locaux", énumère Damien Daupiard, directeur de plusieurs magasins Somaco. "On a énormément de pertes, surtout en frais puisqu’on a plus d’électricité." Dans la nuit de lundi à mardi, leurs locaux ont été pillés.

Un entrepôt grand ouvert à Mamoudzou après du passage du cyclone Chido

"Ça peut arriver, des gens qui viennent piller les magasins", explique la police nationale à Mayotte. "On les empêche, on a des rondes et une surveillance permanente des sites alimentaires ou des stations-service." Autre phénomène : la police a repéré des individus sur les toits de bâtiments, essayant notamment d’en récupérer les tôles. Avec les bidonvilles entièrement rasés, beaucoup d’habitants essayent tant bien que mal de reconstituer leurs cases. Le ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé la mise en place d'un couvre-feu dès ce mardi 17 décembre, entre 22h et 4h du matin.