Cyclone Chido : une enseignante du lycée Kaweni à la recherche de ses élèves au milieu des bangas

Si des centaines d'enseignants sinistrés sont contraints progressivement de quitter l'île ravagée par le cyclone Chido au fil des opérations de rapatriement, d'autres font preuve d'une résilience et d'un courage à toute épreuve en participant à leur façon aux diverses opérations en cours.

C'est le cas de Sara, professeure d'Histoire-Géographie au lycée de Kaweni. La fonctionnaire s'est donné pour mission de retrouver et d'aider les 1 700 élèves de son établissement habitant dans les bangas installés dans les hauteurs du quartier.

Un chiffre qui pourrait donner le tournis à n'importe qui, mais pas à l'enseignante qui tient le cap puisqu'elle a déjà recensé environ 300 élèves sains et saufs.

Des élèves dans des situations diverses et variées

"On a effectivement plein d'élèves qui manquent à l'appel, avec plusieurs cas de figure, explique-t-elle. Il y a ceux qu'on n'arrive pas à contacter, ceux qui ont peur de descendre parce qu'on ne va pas se mentir, il y a quand même une peur des autorités et de se faire choper par la PAF et la gendarmerie, ce que je peux comprendre".

"Troisième cas de figure, poursuit-elle, ils sont allés ailleurs sur Mayotte et les routes encombrées les empêchent de revenir. Le quatrième cas de figure, on ne va pas en parler mais je pense qu'on n'a pas cherché sous les décombres..."

Quand une enseignante s'improvise secouriste

Au fil de son périple au milieu du "plus grand bidonville de France", elle offre aux élèves et aux habitants de la nourriture. Elle leur prodigue également des soins en fonction des besoins : elle désinfecte les plaies, pose des pansements, donne des médicaments.

Une aide précieuse pour des habitants délaissés, à l'instar de cette mère de famille qui vient de se faire poser un bandage. "J'étais en train d'étendre le linge quand une tôle m'est tombée sur le pied et me l'a cassé", raconte-t-elle.

Hakim, lycéen : "Sarah est venue chez moi aider des gens"

Des récits que Sara écoute aux côtés d'Hakim, l'élève qui l'a contactée après avoir vu l'un dex ses messages. "Elle est venue chez moi aider des gens, j'avais mon petit frère qui était blessé et elle l'a soigné", explique-t-il, forcément reconnaissant et admiratif vis-à-vis de sa prof' au grand cœur.

D'autres enseignants sont dans la même démarche. Comme Sara, Yann qui est lui prof d'EPS, arpente les ruelles de Kawéni pour apporter des soins aux habitants et leur donner des pastilles de potabilisation. L'enseignant dispose du coup de pouce de Moussa, Aimé et Moussaidine, ses guide dans les bidonvilles.