Certaines toitures ayant résisté au passage du cyclone Chido ne résistent cependant pas aux pilleurs et aux vandales. Parmi les bâtiments les plus concernés, les établissements scolaires des communes qui n'avaient pas besoin de ça, alors que tout a presque entièrement été détruit par le cyclone Chido.
"Des tôles ont été enlevées, arrachées, et dans le même temps, des maisons sont en train d'être reconstruites de l'autre côté de la route", déplore Philippe Ramon, le directeur général des services à la mairie de Mamoudzou, qui pointe du doigt ces bangas qui fleurissent à la vitesse de l'éclair dans les vallons.
Dépôt de plainte
La municipalité envisage de déposer plainte, tout en étant consciente du peu d'efficacité de la démarche. À Cavani Sud notamment, les gardiens de l'école jouent au chat et à la souris avec les vandales.
Les classes de l'établissement ayant accueilli plus de 1 200 sinistrés au plus fort de la crise, sont aujourd'hui dépouillées de leurs tables et de leurs chaises, sans compter le reste du matériel pédagogique qui s'est envolé.
Des dégâts estimés à huit millions d'euros à Mamoudzou
La mairie estime à huit millions d'euros le montant de la facture pour les écoles du chef-lieu, alors qu'une expertise de toutes les écoles de l'île est en cours afin d'établir un état des lieux des travaux à réaliser.
Des sinistrés encore hébergés sur place se désolent de ces actes qui viennent ajouter de la désolation à la désolation. "Ce n'est pas bien de casser ou de voler des objets, surtout dans la situation actuelle que connaît Mayotte, témoigne une sinistrée. On n'a plus de toit, on nous a donné un endroit où se loger et eux, ils viennent tout casser. C'est vraiment dommage".
Double peine pour les élèves mahorais
Les mêmes scènes de pillages et de dégradations sont visibles à une dizaine de kilomètres de là, dans le village de Combani. Les toitures de l'école Lihadji Abdou qui avaient, elles aussi, résisté au cyclone, ont également été "récupérées". Il ne reste par exemple plus rien de la bibliothèque pourtant intacte après le passage de Chido.
"Le jour même de la tempête, ces gens étaient dehors à démolir des maisons et des magasins pour les piller", se désole Issilamou Hamada, le maire de Tsingoni. Une double peine pour les élèves de Mayotte qui ne savent pas quand est-ce que la rentrée scolaire pourra avoir lieu.