De la prison ferme et de l'inéligibilité avec exécution provisoire requises contre le maire de Bouéni

Tribunal judiciaire
Le maire de Bouéni, Mouslim Abdourahaman, était jugé ce mardi pour favoritisme et prise illégale d'intérêt dans le cadre de marché public. Le parquet a requis trois ans de prison, dont un avec sursis, 100.000 euros d'amende, mais aussi une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire, c'est-à-dire une perte immédiate de son mandat.

Le délibéré sera rendu le 10 décembre dans le cadre du procès du maire de Bouéni, Mouslim Abdourahaman, et de son ancien directeur administratif et financier. Il était jugé ce mardi 26 novembre pour des accusations de favoritisme et prise illégale d'intérêt dans le cadre de marché public. Le parquet a requis des peines de trois ans de prison, dont un avec sursis, 100.000 euros d'amende, une interdiction d'exercer un mandat dans la fonction publique pendant trois ans et une peine d'inéligibilité pendant cinq ans avec exécution provisoire.

Si le tribunal suit ces réquisitions, cela signifie une perte immédiate de son mandat pour l'édile de Bouéni. En cas d'exécution provisoire, la peine n'est suspendue qu'après la décision en appel. Cette mesure a été appliquée pour plusieurs élus mahorais, et sa réquisition à l'encontre de Marine Le Pen fait actuellement polémique sur la scène nationale.

L'achat de photocopieuses pour 50.000 euros

Mouslim Abdourahaman est accusé d'avoir octroyé des marchés publics à des entreprises sans procéder à des mises en concurrence. Parmi ces entrepreneurs, dont sont des frères du maire de Bouéni. Si les chefs d'entreprise ont reconnu un caractère frauduleux à ces marchés et du favoritisme, le prévenu s'en défend. "J'ai envoyé des mails à des sociétés, elles ne m'ont jamais répondu", explique le maire, qui ajoute que son directeur technique change tous les ans, or "c'est à ce service de gérer certains marchés."

Parmi les contrats mis en cause, l'achat de deux photocopieuses pour un montant de 50.000 euros ou encore l'abattage de trois arbres pour 80.000 euros. Mouslim Abdourahaman est aussi accusé d'avoir embauché trois de ses sœurs à la mairie ainsi que son beau-frère comme directeur administratif et financier, également prévenu dans cette affaire.