De Petite-Terre à Mamouzdou, des cours suivis à distance pour résoudre le problème des barrages

Le lycée de Petite-Terre
Depuis le début des barrages il y a plus de trois semaines, de nombreux élèves et enseignants ne peuvent plus se rendre en classe. La solution : le recours à la visioconférence pour suivre les cours à domicile. Illustration au collège des Flamboyants à Mamoudzou et au lycée de Petite-Terre.

Avec les nombreux barrages édifiés aux quatre coins du département par les partisans des Forces vives, les habitants ont toutes les difficultés du monde à se déplacer pour travailler. Et pour les plus jeunes, c'est tout aussi problématique de se rendre à l'école.

Reste cette fameuse continuité pédagogique héritée de la crise Covid. Les élèves et les enseignants qui ne peuvent plus se rendre en classe ont recours à Internet et à la visioconférence pour suivre les cours à distance.

Plusieurs classes à gérer à la fois

C’est le cas par exemple au collège privé des Flamboyants à Mamoudzou. Julie Masson est professeur de français et la directrice de l'établissement. Depuis le début des barrages, l'enseignante doit gérer plusieurs classes à la fois.

"Depuis trois semaines, on a des professeurs qui sont dans l’incapacité de venir sur le site, et de la même manière, des élèves ne peuvent pas venir. D’où la mise en place de ces cours à distance", confirme-t-elle.

"Des fois, ça buggue en visio"

Mais suivre les cours par écran interposés relève de la galère. "C’est plutôt difficile", confie Amrouh, un élève de 4ème. Cet établissement du secondaire compte en temps normal jusqu’à 70 élèves pour 4 classes.

Mais en ce moment, seuls 10 à 15 collégiens parviennent à venir sur site. Parmi, eux le jeune Kelyan qui est en 2nde, et il confie être bien content de suivre les cours en présentiel. "Des fois, ça buggue en visio. C’est difficile", explique-t-il.

10% des élèves du lycée de Petite-Terre coincés chez eux 

Pour préserver la continuité pédagogique pour les élèves de 6ème à la Terminale, le rectorat s’appuie sur le dispositif ENT, l’Espace numérique de Travail.

Au lycée de Petite-Terre, 10 % des élèves n'ont pas d'autres choix que de s'appuyer sur ce système ou les échanges de mails tout simplement. Il résident en effet en Grande-Terre. Alors, là encore, les professeurs leur transmettent les cours en ligne.

Pascal Le Coq, le proviseur du lycée de Petite-Terre, reconnait que c'est plus difficile pour les élèves de tout suivre à distance.

Près de 24 000 élèves connectés quotidiennement en moyenne

"C'est "plus facile" quand c'est l'enseignant qui ne peut pas rejoindre le lycée, parce que dans ce cas-là, c'est toute la classe qui est impactée, et non pas quelques élèves. L'enseignant peut mieux gérer la continuité pédagogique". Dans l'établissement, toutes les classes qui sont impactées, des 2nde aux BTS.

A Mayotte, 23 666 élèves en moyenne se connectent chaque jour sur leur espace numérique pour suivre leurs cours en visio-conférence. Avec la crise sociale actuelle, certains cours ont pu rassembler jusqu’à 34 000 élèves, au cours des derniers jours.