Beaucoup d’agitation en ce moment autour de Mayotte et du conflit Franco - Comorien. La motion votée ce lundi par le Département pour réclamer l'intégration de l'île dans la Commission de l'Océan Indien arrive une semaine après le début du sommet Sino-africain. Devant ses partenaires africains, Pékin a affiché ouvertement son soutien aux Comores. Il s'est même engagé à les appuyer dans leur revendication concernant Mayotte.
Des Chinois qui pèsent lourd sur la scène internationale. Il s'agit de la deuxième puissance mondiale, et c'est l'un de cinq pays à avoir un droit de veto au sein des Nations Unies. Ce soutient n’est pas nouveau, mais d'autres puissances viennent désormais prêter main-forte à la cause comorienne.
On peut citer la Russie, et désormais son allié l’Azerbaidjan. Lundi 2 et mardi 3 Septembre, ce pays a même organisé une conférence sur " l'occupation de l'île comorienne de Mayotte." avec pour objectif de dénoncer l’invasion de Mayotte par la France dont la politique sur l’île est qualifiée de « néocoloniale » par le régime azerbaïdjanais.
Pourquoi la Chine, la Russie et même l’Azerbaidjan s’intéressent au conflit entre les Comores et Mayotte ?
Le canal du Mozambique est un passage stratégique. C’est une grande route maritime internationale. Surtout pour la Chine et l'Inde, respectivement seconde et cinquième puissances mondiales.
C’est la principale route qui relie l’Asie au continent africain. Et lorsqu’il y a des problèmes vers le canal de Suez, ce qui est arrivé dernièrement avec les attaques de navires par des rebelles Outhis en Mer Rouge, la plupart des navires sont déroutés vers notre zone. C’est ce qui fait dire à certain que contrôler cette région de l'Océan indien, revient aussi à contrôler le géant chinois.
C’est aussi la route empruntée par les navires d’hydrocarbures. Près de 30% du commerce pétrolier international y transite. Et depuis que la Russie a coupé le gaz à l'Europe, de nombreux pays veulent sécuriser leurs approvisionnements donc avoir une présence sur cet axe stratégique.
Mais la guerre économique dans le Canal s’est accentuée ces dernières années depuis la découverte de réserves de plusieurs centaines de milliards de m3 de pétrole sous la mer entre la Tanzanie et Madagascar. Zone qui inclue les Comores et Mayotte.
Notre région regorge aussi d’autres richesses très convoitées comme les ressources halieutiques les accords de pêche rapportent plusieurs milliards chaque année. La Chine a noué des accords de pêche avec Madagascar, et les thoniers senneurs européens sillonnent l'Océan Indien, notamment la zone économique exclusive autour de Mayotte.
Des conflits géopolitiques
Russie, Chine, Azerbaidjan, ces trois pays ont aussi un point commun. Tous font face à des enjeux territoriaux chez eux. Par exemple, L’Azerbaidjan a envahi la région disputée du Haut-Karabakh, en septembre 2023.
Ce qui a entraîné des tensions avec Paris qui soutien le camp adverse, l’Arménie. L'objectif de Baku actuellement est de gêner la France dans sa souveraineté sur certains territoires ultramarins notamment. Ce pays n'hésite pas à faire de l'ingérence politique pour semer la zizanie sur ces territoires. Ce fut le cas récemment en Nouvelle Calédonie et désormais avec Mayotte.
Les chinois ont aussi des problématiques territoriales avec Taiwan qu’ils revendiquent contre l'avis de la communauté internationale notamment Occcidentale. Quant aux Russes ils citent régulièrement la présence française à Mayotte pour justifier leurs revendications territoriales en Ukraine.
Le combat des Mahorais prend ainsi une amplitude internationale mais cette question est surtout instrumentalisée par des puissances opposées à la France pour l'attaquer. Tout ceci explique aussi la multiplication des bases militaires dans la zone. L’Inde vient d’en installer une à Agalaga. Une île Mauricienne au nord de Madagascar.
Pendant que la France renforce sa présence à Mayotte avec un second régiment étranger qui va s'installer à Dzaoudzi sur le site de l'ancien hôpital.