Les coupures d’eau sont fréquentes ces dernières semaines. Une contrainte pour le fonctionnement d'un restaurant, d’autant plus qu’elles inopinées.
Je suis obligé d'aller voir mes voisins de derrière pour m'approvisionner en eau. Ici à Passamaïnty, on a pas le même réseau que les gens de derrière.
Passamainty n’est pas un cas isolé. Tout le territoire est touché par les coupures intempestives. Dans cette boulangerie de Dembeni, une bonne hygiène est le mot d’ordre. Stocker l’eau n’est pas une alternative.
Ici, on n'aime pas trop porter des gants parce qu'on a tendance à toucher partout et ce n'est pas très hygiénique. On préfère se laver les mains avant chaque manipulation. Pour préparer les gâteaux, c'est une galère quand il y a les coupures. Stocker de l'eau, ce n'est pas un recours, car il peu y avoir des insectes qui tombent dans les réserves.
Mais peut-on seulement y échapper ? Dans tous ses communiqués, la Mahoraise des eaux (SMAE) insiste sur la nécessité de stopper la distribution pour permettre le remplissage des réservoirs. Jointe par téléphone, la directrice de la SMAE explique que si les retenues collinaires sont suffisamment remplies jusqu’à la prochaine saison des pluies, c’est tout le contraire pour le niveau des nappes et des rivières. Un déséquilibre qui n’exclut pas le retour des tours d’eau.
Si ça continue comme ça, si ça empire, on n'aura pas d'autres choix que de fermer
L'eau et l'électricité sont primordiales pour travailler. En cas de coupure, on préfère interrompre l'activité.
Chaque année, le constat est le même. La consommation est beaucoup plus importante que la production, dans un département où le nombre d’habitants officiels est sous-estimé. A cela s’ajoute, un réseau obsolète avec des fuites très importantes.
La semaine prochaine, le comité sécheresse doit se réunir en urgence. A l’issue de la réunion, il sera décidé le retour ou non des tours d’eau dans l’île. En attendant, les coupures d’eau aléatoires vont continuer.