Le difficile positionnement des parents de jeunes auteurs des violences à Mayotte

Ce sont les agressions et les intrusions de personnes étrangères aux services au dispensaire de Kahani qui ont provoqué la mobilisation de dimanche dernier. Les familles des présumés agresseurs ont été sommées de prendre leurs responsablités.
 Dimanche dernier, après le départ des manifestants contre la violence de devant le dispensaire de Kahani, un parent qui s’était tu pour ne pas avoir à affronter la colère populaire a pris la parole pour expliquer ce qui se passe chez lui, et sans nul doute,dans d’autres villages de Mayotte.
Ce monsieur d’une cinquantaine d’années disait qu’ils étaient allés rencontrer des familles dont les enfants été impliqués dans des faits d’agression notamment au dispensaire. La réponse du père du présumé délinquant résume à elle seule la situation à laquelle est confrontée la société mahoraise.
« Nous ne sommes pas d'ici, nos enfants n'appartiennent pas à ce pays même si certains y sont nés ; à celui que leur comportement dérange de s'en occuper. »
La violence  n’est plus le problème. Il s’agit d’intégration et de sentiment d’appartenance à une communauté villageoise, avec ou sans papier. Car, toutes les personnes en situation irrégulière à Mayotte ne tombent dans la délinquance et la violence. 
Il s’agit du degré élémentaire constitutif de la vie dans une communauté, en dehors du cercle familial ; se sentir appartenir à un quartier, et à un village.
Et donc, la réponse se trouve au sein même de ses structurs domestiques. Le phénomène s'aggrave quand les parents abandonnent, pire encore, quand ils les soutiennent dans leur refus de se soumetre à toute forme d'autorité.
Dans des communes, ce travail a été fait avec un certain succès. Le choix de la force, que ce soit la force légale ou celle des comités de défense  est souvent consécutif à un échec au sein des familles. Il peut être aussi le résultat d’un manque de volonté d'intégration, comme l'ont témoigné ces quelques villageois rencontrés Kahani.