Echos de campagne

Après Richard Ferrand soupçonné dans une affaire immobilière ; un autre ministre du nouveau gouvernement est dans la tourmente ; et pas des moindres puisqu’il s’agit de François Bayrou, ministre de la justice.
François Bayrou soupçonné d’avoir bénéficié d’un emploi fictif d’une assistante au parlement européen.
Dans sa dernière édition, Le Canard enchaîné évoque le cas de la secrétaire particulière de François Bayrou qui aurait signé un contrat faisant d’elle l’assistante parlementaire à mi-temps de la députée européenne Marielle de Sarnez.
Or selon des sources de l’entourage de M. Bayrou citées par le journal, Mme Aouadj était la « collaboratrice personnelle » de ce dernier jusqu’en 2014 et « n’a jamais travaillé pour l’Europe ».
 
François Bayrou nie et contre attaque en affirmant :
« Il y a une enquête et l’enquête établira les faits ».

Le parquet de Paris a effectivement ouvert une enquête préliminaire  pour « abus de confiance et recel ». Une enquête pas facile puisqu’elle vise le ministre de la justice.

Si François Bayrou venait à être mis en examen, Emmanuel Macron l’évincera du gouvernement.
 
C’est la règle qui s’applique à tous. L’Elysée l’a répété à tous les journalistes qui font le siège du service de communication de la présidence. Qu’il s’agisse de Richard Ferrand, François Bayrou ou n’importe quel autre ministre qui viendrait à être mis en examen, ce sera l’exclusion du gouvernement.
François Bayrou a eu quelques différents avec le premier ministre ces derniers jours. Le premier ministre Edouard Philippe lui reprochant son interventionnisme auprès des médias.
 
C’est dans ce contexte inconfortable que le ministre de la justice a présenté hier en conseil des ministres le projet de loi de moralisation de la vie publique
 
Parmi les mesures nouvelles il y a la fin de l’allocation de frais de mandat. Actuellement, cette enveloppe mensuelle, d'un montant d’un peu plus de 5000 euros est touchée par chaque élu pour couvrir ses frais de représentation.
François Bayrou propose que les élus soient désormais remboursés de leurs frais de mandats «au réel», c'est-à-dire sur notes de frais.
Certains élus ont accueilli plutôt froidement la nouvelle. Par exemple Julien Aubert, député Les Républicains cité par « Le Figaro », juge l'introduction des notes de frais «scandaleuse». «Lorsqu'on est un vrai député et qu'on travaille, on a d'autres choses à faire que de garder toutes les factures et de les envoyer. Ça va être un bazar innommable!» ;  «Ça va provoquer un engorgement des services de l'Assemblée, c'est une fausse bonne idée» déplore-t-il.
 
Le projet de loi prévoit aussi la suppression de la réserve parlementaire, au profit d'un «fonds d'action pour les territoires et les projets d'intérêt général»,
un parlementaire pouvait disposer à sa guise de subventions pour sa circonscription à hauteur de 130.000 euros. Maintenant ce sera centralisé et contrôlé.
 
Pendant ce temps là, le président Emmanuel Macron est en visite au Maroc.
 
Depuis hier, Emmanuel Macron et son épouse Brigitte sont les invités du roi du Maroc. Pour cette visite il n’y a ni ministres, ni chefs d’entreprises. En Famille, ils ont cassé le jeûne ensemble hier soir. Cette visite au Maroc est très importante pour l’équilibre des relations entre la France et le Maghreb. On se souvient qu’Emmanuel Macron s’était rendu en Algérie pendant sa campagne électorale. Il se devait donc d’aller cette fois au Maroc. Les relations avec ces  deux pays rivaux de l’Afrique du Nord sont à entretenir avec beaucoup de doigté diplomatique.
Emmanuel  Macron a passé la nuit au Maroc et rentrera aujourd’hui à Paris.