[L'EDITO ] Réveil difficile pour les Comores

Les électeurs de l’archipel étaient appelés à élire le président de l’Union des Comores, mais 12 des 13 candidats, à l’exception d’Azali Assoumani, ont appelé à boycotter le scrutin, entaché selon eux, de beaucoup d’irrégularités.


Tous les candidats, à l’exception d’Azali Assoumani, ne reconnaissent pas le pouvoir en place qu’ils disent disqualifié et illégitime en raison de sa conduite et de ses pratiques jugées inadmissibles.

Bourrages des urnes surtout à Anjouan et des assesseurs n’ayant pas reçu leurs accréditations à la Grande Comore et à Mohéli pour accéder dans les bureaux de vote ainsi que de multiples autres incidents qui ont émaillé le processus électoral.

Dès hier devant le palais du peuple, les 12 adversaires d’Azali ont fait savoir qu’ils rompaient avec le code de bonne conduite qu’ils avaient co-signé et ont lancé un appel à l’ensemble de la population à détruire les urnes et empêcher par tous les moyens leur acheminement à Moroni.
Des jeunes ont mis le feu devant le palais du peuple et ont érigé un barrage pour empêcher toute circulation des véhicules.

Un climat d’insurrection et de terreur règne dans le pays, les adversaires d’Azali Assoumani parlent d’un vrai climat de coup d’Etat.


Selon leurs dires, l’île d’Anjouan serait quadrillée par les militaires
Des vidéos circulent montrant des militaires qui ont envahi la place du marché à Sima.
Par endroit à la Grande Comore, des urnes ont été saccagées par la population notamment à Mbeni et à Oichili.

Des femmes voilées à Mohoro ont refusé de montrer leurs visages avant de voter.

Mais malgré les témoignages, le pouvoir en place indique par la voix du ministre de l’intérieur que tout se passe plutôt bien partout et même à Anjouan.
Aux dernières nouvelles, à partir des résultats qui ont pu être obtenus, Azali Assoumani serait en tête des suffrages obtenus jusqu’ici.
Un scrutin très agité, à l’issue pour le moment incertain.
Il souffle là-bas un vent plutôt malsain et les adversaires du colonel Azali, le soupçonnent de dérives dictatoriales.