"Ici comme ailleurs, ce sont les travailleurs qui font tourner l'île, des travailleurs français, mais aussi étrangers, certains avec des papiers, d'autres sans", précise d'emblée Marie Ducruet ce vendredi 3 mai. La candidate de la liste de Force Ouvrière aux élections européennes est en déplacement dans le département. "Notre liste s’appelle le camp des travailleurs, car on veut faire entendre ceux qu’on entend jamais : les femmes de ménages, les ouvriers de chantiers, ceux qui bossent à l’hôpital", ajoute-t-elle.
Sur une île où le Rassemblement national est plébiscité dans les urnes, les déplacements de partis d'extrême gauche sont rares. Interrogée sur l'insécurité, la candidate réplique que cela concerne tout le monde. "Ce ne sont pas les étrangers qui s'en prennent aux Français. Les enfants qui se font caillasser dans les bus quand ils vont en cours, ce sont des enfants mahorais, ce sont des enfants comoriens", affirme-t-elle. "Ce qui me révolte, c’est ceux qui font l’amalgame. Ceux qui alimentent ces idées, veulent faire une guerre entre exploités pour qu’on dédouane ceux qui sont responsables de tout ça."
"Le monde est divisé entre exploiteurs et exploités"
"La violence se développe sur le terreau de la misère. Comment ça se fait qu’il y ait 9% des enfants qui sont en état de malnutrition ? Qu’il y ait des dizaines de milliers de personnes qui vivent des tôles, qui n'aient pas accès à l’eau courante ?", interroge la candidate. Selon elle, la réponse est simple : c'est la responsabilité des grands groupes industriels. "Le monde, il est comme ça. Il est divisé entre les exploiteurs et les exploités."
Même si son parti obtient de faibles scores aux élections, ce n'est pas la raison de leur participation à ces scrutins. "Les élections, c’est une tribune pour nous pour s’adresser aux travailleurs plus largement qu’habituellement", explique la candidate. "Les idées de lutte des classes, elles parlent aux gens à partir du moment où quelqu’un est là pour les défendre."
"Quand on voit que Vinci se remplit les poches de millions d'euros alors que leur usine de dessalement ne marche toujours pas, alors que leur réseau fuit, alors que les factures d’eau sont hallucinantes, quand on discute de ça, la lutte des classes, ça parle. Parce que c’est un constat qu’on fait au quotidien", résume Marie Ducruet.