Foncier à Mayotte, c'est à la justice de faire la lumière maintenant

C'est le flou total sur certaines parcelles de Démbéni
Deux évènements qui se sont produits en moins d’une semaine ont opposé des propriétaires terriens à des occupants. Il n’y a pas eu de violences physiques, mais la situation est assez grave pour que la société s’interroge. 
Des familles de Démbéni et de Chirongui viennent de mettre à jour un autre écueil en matière foncière à Mayotte : Un usage ancestral faisait que des familles pouvaient aller travailler une parcelle de terrain qui ne leur appartenait pas. Il s’agissait de personnes qui se connaissaient et étaient parfois voisines ou cousines. Cette pratique a perduré des dizaines d’années sans heurts. Les premiers problèmes sont apparus quand les propriétaires ce sont mis à titrer leurs biens.
Et, chaque bout terrain est un cas particulier. Il y a des terrains titrés depuis les années cinquante par des familles mahoraises, puis laissés en friche pour être exploités plus tard. C’est le cas de beaucoup de parcelles situées dans la commune de Démbéni. Les occupants d’aujourd’hui ne connaissent pas ou feignent de ne pas connaitre les propriétaires légaux parce que ces derniers ne sont pas du village.
Le maire n’y peut rien, à moins de les racheter et les revendre aux occupants actuels. A condition que les propriétaires veuillent bien vendre. Ce qui n’est pas le cas, semble-t-il.
Pour ce qui est des terrains dans la commune de Chirongui, légalement, la situation n’est pas plus compliquée, même si les derniers évènements ont été assez spectaculaires avec les destructions de cultures.
« Ces parcelles extraites de la propriété de feu Ahmed Abdallah sont, selon le cadastre, immatriculées et relèvent du régime du droit commun des propriétés foncières. De ce fait, il s’agit d’un droit fondamental particulièrement protégé par notamment la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. » rappelle une des familles prioritaires.
©mayotte

La justice doit intervenir avant que la situation ne dégénère puisque les maires sont complètement dépassés. Ils sont partagés entre des proprétaires étrangers à sa commune et des électeurs de leurs localités.