Guerre en Ukraine : La coalition « anti-Poutine » se mobilise à Madagascar et au Mozambique

Poutine
Les chancelleries européennes et l’ambassade américaine exercent une pression sur le gouvernement malgache afin qu’il se range aux côtés de la coalition internationale contre la Russie

On n’a jamais vu ça : tous les ambassadeurs européens à Antananarivo, plus l’américain, le sud-coréen, le japonais et le norvégien...tous ont adressé un message commun au ministre malgache des affaires étrangères pour lui demander de condamner haut et fort l’invasion de l’Ukraine par la Russie : « vous ne pouvez pas rester neutre face à la violation du droit international, et face au massacre des innocents» tel est le message adressé à Madagascar.

Ces diplomates veulent que Madagascar soutienne une résolution condamnant la Russie à l’Assemblée Générale des Nations-Unies.

A peine ce message était-il reçu que l’ambassadeur russe s’est présenté au ministère des affaires étrangères. Il a expliqué le bien-fondé, selon lui, de « l’opération militaire spéciale » lancée par la Russie. L’ambassadeur Andrey Andreev a dénoncé «la campagne anti Russe menée par les occidentaux ». Voilà Madagascar en position bien inconfortable.

Certains commentaires de journaux à Tana, comme « l’Express de Madagascar » s’insurgent contre « l’ingérence européenne » et suggèrent que Madagascar en profite pour mettre en avant sa souveraineté sur les îles éparses.

Les ambassadeurs des mêmes pays se mobilisent également au Mozambique sans plus de succès

Au Mozambique, comme à Madagascar, les occidentaux tombent sur un os. Le gouvernement du Mozambique est issu du Frelimo, le mouvement de guérilla qui a gagné en 1975 la guerre d’indépendance… avec le soutien de Moscou. A l’époque, c’était l’Union Soviétique, mais la filiation est restée forte.

Les Mozambicains ont accueilli la milice russe « Wagner » pour lutter contre les djihadistes au début de l’insurrection au nord du pays. Les mercenaires russes n’ont pas réussi leur mission, ils ont essuyé des pertes, mais qu’importe, leur soutien a été accepté par les autorités. Les Mozambicains ne veulent pas prendre position, suivant en cela la prudence de l’Union Africaine qui appelle à

la paix, sans pour autant condamner la Russie et encore moins soutenir les sanctions contre Poutine.