Heurts entre gendarmes et "délinquants", la brigade de Sada prise pour cible

Les gendarmes enlèvent un barrage à Chirongui, ce lundi
La nuit a été agitée à Chirongui et à Sada. Des affrontements entre les forces de l'ordre et des individus ont éclaté dans les deux communes. À Sada, la brigade de gendarmerie a, notamment, été visée par des jets de cocktails molotov.

À Sada, à partir de 22h et pendant une heure, la brigade de gendarmerie a été "attaquée par une cinquantaine d'individus armés et cagoulés. Ils ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur la caserne sans faire de dégâts majeurs. Ils ont été repoussés à plusieurs reprises, puis avec l'arrivée de renforts, le calme est revenu vers 23h" assure le commandement de la gendarmerie de Mayotte. 

Des renforts qui se sont retrouvés, en amont, bloqués à Chirongui. "Les gendarmes sont effectivement intervenus sur le barrage où ils ont été pris à partie par des jets de projectiles" comme des pierres ou des barres de fer. Sur place, selon des riverains, lors de ces affrontements, deux personnes ont été gravement blessées par les gendarmes. L'une au bras, l'autre au genou. Celui blessé au bras rentrait chez lui après avoir visité son père à Miréréni, commune de Chirongui. Selon sa famille, "il a été visé par un tir de flash-ball" au niveau de l'école élémentaire de Mramadoudou. "Il était au mauvais endroit au mauvais moment" selon ses proches. Il a été admis au dispensaire du village où il attend d'être pris en charge tout comme celui blessé au genou. 

Du côté de la gendarmerie, "aucune certitude que ces blessures soient liées à une intervention des gendarmes sur le barrage."

Sur une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, nous constatons le déploiement du GIGN, cette nuit, dans la commune, à Mramadoudou. Selon la gendarmerie de Mayotte, le profil des personnes présentes sur les barrages a changé depuis samedi soir. "Il s'agit désormais de "profil de délinquants" avec des violences contre les forces de l'ordre."

Depuis ce lundi matin, les gendarmes interviennent avec notamment des violences et des affrontements à Majicavo et à Tsararano. Ils travaillent avec la DEALM et le Formisc pour dégager les arbres tombés sur la route. "La situation reste très évolutive, avec des axes dégagés qui peuvent de nouveau être bloqués un quart d'heure plus tard."

Les gendarmes déployés pour détruire les barrages ©Bibi-Mariame Halidi