La circulation à Koungou est bloquée ce matin après le meurtre de Mhamadi Mroivili, un médiateur très apprécié dans la commune de Koungou. Il a été victime d'un guet-apens hier soir à Trévani.
Plus personne ne circule sur la RN1 dans la commune de Koungou ce samedi matin. Des barrages placés par des jeunes et la gendarmerie empêche tout passage dans la zone. Et pour dégager la route, les forces de l'ordre ont employé leurs flash ball, des grenades lacrymogènes ou encore l'hélicoptère de la gendarmerie.
Depuis la nuit dernière, des jeunes de Koungou ont décidé de déchaîner leur colère sur le village de Trévani, pour venger le meurtre de Mhamadi Mroivili dit Raoul. Selon un témoin l'agression mortelle a eu lieu vers 19h45.
Raoul en scooter suivait un ami dont la moto avait des problèmes de phares. Ils ont été bousculés par des jeunes en embuscade, son ami a pu se relever et partir en trombe, mais Raoul n’a pas eu cette chance. Il a été égorgé sans raison...
La nouvelle de son décès va mettre la commune de Koungou en émoi. Mhamadi Mroivili était connu de tous, issu d’une famille respectable de Koungou et Kangani. Ce père de famille était médiateur et même ancien élu de la commune de Koungou. Il ne cachait pas son intention de se présenter aux élections départementales de 2021.
A l'annonce de son décès, des habitants de Koungou très remontés ont appelé à la vengeance. Les noms des jeunes présumés auteurs de l’agression mortelle à Trévani ont été lâché, dont 2 frères défavorablement connus des forces de l'ordre. Mais ce sont tous les habitants de Trévani qui en ont faitt les frais la nuit dernière. Maisons, voitures, magasin incendiés ou caillassés, les villageois terrés chez eux ont eu très peur. Une deuxième expédition a eu lieu à l’aube, mais les jeunes recherchés étaient introuvables.
J’ai tout perdu, je venais de récupérer de la douane des marchandises d’une valeur de 20 000 euros pour mon commerce. Ils ont brulé, cassé tout ce qu’ils pouvaient. Je suis mort. Ils ont même essayé d'entrer dans la pharmacie. Il faut que ça s’arrête sinon ça sera la guerre civile.
Devant son magasin plusieurs véhicules et poubelles fument encore, à l’intérieur du village c’est aussi la désolation, et énormément de dégâts matériels ; les habitants hagards et encore sous le choc refusent de s’exprimer mais une mère de famille commerçante également se lâche.
J’ai eu la peur de ma vie, je pensais que j’allais mourir ! Ils ont lancé des pierres, des bouteilles dans ma maison, les maisons en tôle d’à côté ont brulé ainsi que deux voitures devant ma maison. Nous sommes de victimes, qu’ils aillent chercher les auteurs de ces troubles mais qu'ils ne s'en prennent pas à des innocents ! J’ai élevé des enfants, certains sont grands maintenant, mais aucun n’est délinquant.
Ce samedi matin beaucoup de familles préfèrent quitter le village pour se réfugier ailleurs, elles craignent une reprise des violences.
Pendant ce temps d’autres villageois, en comité, se sont réunis, ils ont décidé d’aller expulser les familles des jeunes qualifiés de délinquants.
Le corps de Raoul doit subir une autopsie avant d’être rendu à sa famille. Habitant à Kangani, village de son père, il sera inhumé à Koungou dont est originaire sa mère.