Violence de Koungou : Gérald Darmanin n’annonce pas de mesure particulière

Mansour Kamardine et Gérald Darmanin
Nombreuses étaient les réactions pour s’indigner des évènements de Koungou. L’incendie de la mairie et de la police municipale a sonné comme l’acte ultime de la défiance de l’Etat dans certaines localités. Le député de la circonscription sud de Mayotte, Mansour Kamardine a interpellé le gouvernement

Mansour Kamardine, masque au visage, « les mahorais souffrent de trop de violences » lance-t-il en préambule.

La violence a encore frappé cette nuit contre une institution de la République, en mettant le feu à la mairie de Koungou, ville de 30 000 habitants, en mettant le feu sur des habitations privées et en menaçant de mort des élus de la République, mes collègues conseillers départementaux Echati Issa et Saindou Malidé, la famille du maire tout comme l’ensemble de la population de Koungou

rappelle le député.

La peur gagne du terrain à Koungou ou les élus n’osent plus s’exprimer dans les médias par peur de représailles. Mettre le feu à la mairie est une « intimidation de l’Etat » et « contre la reconquête de l’Etat » selon les mots même du député. Une intimidation qui a rendu la situation « hors contrôle ».

Mansour Kamardine, très en verve, n’hésite pas à parler du « territoire perdu de Mayotte », un territoire que l’Etat doit reconquérir.

Les mahorais vous demandent d’aller plus haut, plus vite, plus fort, pour reconquérir des zones de non-droit, de Koungou à Tsingoni, de Mamoudzou à Kahani

encourage-t-il.

Et parmi ses proposition, reconduire à la frontière « des personnes dont les enfants seront pris dans les actes de caillassages des bus scolaire, de caillassage des forces de l’ordre, d’atteinte aux personnes ou de destructions de bien ».

« Rien que pour Mamoudzou, il a fallu trois millions pour les caméras »

Mais la réponse de Gérald Darmanin est loin d’être à la hauteur des demandes du député. Ainsi, il évoque les 40 policiers et gendarmes en plus -déjà annoncés lors de visite à Mayotte- à la fin du mois d’aout.

Il revient aussi sur le million d’euro promis aux 17 communes de Mayotte, pour l’installation des caméras de vidéos surveillances. Une annonce qui faisait déjà sourire à Mayotte car rien que pour la commune de

Mamoudzou -la seule équipée- de caméras de vidéo surveillances aujourd’hui, il a fallu trois millions d’euros. D’autres communes comme Tsingoni ont également ce projet, et rien que pour l’achat de moins d’une dizaine de caméras à installer à Combani, le montant s’élève à plus de « 100 000 euros » confie une personne qui suit ce dossier.

1 millions d’euro, c’est donc « ridicule » selon un élu, pourtant macronniste…Gérald Darmanin, qu’avec « la destruction des habitations illégales, nous mettons fin à une impunité » et c’est une « réponse ferme » estime-t-il.

Des violences de Koungou, « quatre interpellations ont eu lieu » annonce Gérald Darmanin, qui promet que les fauteurs de trouble seront condamnés et ceux qui sont en situation irrégulière « expulsés ».