COMORES
Un officier retraité de l’armée est mort sous la torture, son corps enterré en catimini. L’affaire provoque l’indignation dans le pays, surtout dans l’île d’Anjouan
Il s’appelait Hakim Saïd, le major Hakim Saïd surnommé Bapale. Cet officier anjouanais à la retraite avait été arrêté soupçonné d’une tentative de coup d’Etat. Il est mort pendant son interrogatoire la semaine dernière dans le camp militaire de Sangani à Anjouan. Il a été enterré précipitamment sans que sa famille soit prévenue. La famille a fait exhumer le corps, il avait la tête recouverte d’un sac plastique ; le crâne défoncé. Les militaires ont essayé d’empêcher cette exhumation. Dans un premier temps, le directeur de cabinet de la présidence a tenté de faire croire qu’il avait eu un malaise. Mis devant l’évidence du crime, le porte-parole du gouvernement a été obligé d’admettre que des militaires ont des responsabilités, « une enquête est ouverte » annonce-t-il, ce qui laisse sceptique les observateurs. Depuis que le président Azali a changé la constitution pour rester au pouvoir, le régime vit dans la psychose des putschs et multiplie les atteintes aux droits de l’homme. On peut citer aussi la détention sans procès de l’ancien président Sambi, ou celle de Bobocha, capturé à Madagascar et maintenu au secret, la détention arbitraire du journaliste Abdallah Agwa, la mort mystérieuse du Docteur Djaza l’ancien président de la commission électorale… la liste n’est pas exhaustive
MAURICE
L’île Maurice a perdu l’un de ses grands hommes. Ce week-end on a appris le décès, à Paris, de l’écrivain et poète Edouard Maunick
Edouard Maunick avait 89 ans, il vivait à Paris. Il fait partie des signatures de la littérature francophone. Il a publié 25 recueils de poèmes, son dernier ouvrage est intitulé : « Manière de dire non à la mort ». Edouard Maunick avait quitté Maurice en 1960 pour rejoindre Paris. Il a fait carrière dans le journalisme radio à RFI et France Culture, la production, la réalisation, avec un petit détour par la diplomatie. Il a été le premier ambassadeur de Maurice dans l’Afrique du Sud post-apartheid mais cela n’a duré que quelques mois. Il a aussi fait une partie de sa carrière à l’UNESCO. On le connait comme un grand défenseur du créole et du français. Tous les deux ans, Maurice organise un prix de poésie qui porte son nom. Il y était retourné pour la dernière fois en 2016, il était déjà malade à cette époque.
SEYCHELLES
On vient d’inaugurer un palais de justice flambant neuf dans la capitale des Seychelles, c’est un cadeau de l’Inde. Et la coopération indienne ne s’arrête pas là
Les Seychellois inaugurent aussi une station de production d’électricité photovoltaïque, un nouveau patrouilleur maritime, et une vingtaine de micro-projets de développement dans le milieu agricole. L’Inde met la main au portefeuille pour aider les Seychelles. Le président Seychellois et le premier ministre indien ont tenu jeudi dernier une rencontre virtuelle en téléconférence. Cette générosité indienne n’est pas désintéressée : L’Inde ne cache pas sa vision géostratégique de l’Océan Indien avec les Seychelles comme piler, tout autant que Maurice. Cette stratégie consiste à concurrencer la Chine qui a les mêmes visées expansionnistes dans la région. A tous ces cadeaux, il faut ajouter les vaccins : 50 000 doses supplémentaires sont allouées aux Seychelles par les Indiens.
TANZANIE
La nouvelle présidente tanzanienne continue de faire le grand ménage dans les institutions de l’Etat
Samia Suluhu Hassan, qui a succédé à John Magufuli, continue son œuvre de nettoyage. Après avoir viré le directeur du port de Dar Es Salaam pour mauvaise gestion, c’est la directrice du bureau national du tourisme qui prend la porte pour les mêmes raisons. On ne peut pas lui reprocher la faible fréquentation touristique, elle n’y est pour rien, en revanche elle n’a pas apporté d’explications satisfaisantes sur l’utilisation des fonds de cet organisme. Un rapport d’audit comptable révèle des trous inexplicables. Beaucoup de fonctionnaires tanzaniens ont du souci à se faire, surtout qu’un contrôleur d’Etat a affirmé samedi que 60% des effectifs de la fonction publique sont des incompétents, qu’ils ne sont pas à leur place. Les évictions avaient été massives et brutales sous John Magufuli . Apparemment ce sera encore le cas avec la nouvelle présidente.