L'actualité régionale 1er Février

COMORES

Le gouverneur de l’ile d’Anjouan appelle à une reconquête de Mayotte par les Comoriens. Il a donné une interview choc au journal « Al-Watwan »

Anissi Chamsidine, gouverneur d’Anjouan, commence par expliquer qu’il n’a jamais mis les pieds à Mayotte : « Je ne me vois pas prendre un visa pour aller dans mon propre pays ». « Je pourrais y aller en kwassa » ajoute-t-il, « mais ce serait insignifiant que j’y aille seul ». « Il faudrait peut-être que les Comoriens prennent des kwassas par milliers ». « Il faut une grande mobilisation, du président au citoyen lambda, on verra alors si la France nous bombarde avec ses bateaux de guerre ». Le gouverneur dit que les Comores doivent changer de discours, ne plus se contenter de dire que « Mayotte est comorienne » et le répéter chaque année aux Nations-Unies. L’élu d’Anjouan a participé, le 18 janvier,  à une cérémonie devant une stèle érigée à Mirontsy, à la mémoire des morts, naufragés en Kwassas. Il souhaite maintenant empêcher les recoinduites à la frrontière depuis Mayotte.

Ce discours démolit  les termes de l’accord Franco-Comorien, signé en juillet 2019 entre les présidents Macron et Azali. Cet accord conditionnait une aide de la France contre l’arrêt des migrations vers Mayotte. Il est resté lettre morte depuis lors.

 

 

MADAGASCAR

Trois villes de Madagascar annoncent un programme d’aide aux familles les plus pauvres, impactées par la crise Covid

Il s’agit de la capitale, Antananarivo, de la grande ville de l’Est Tamatave, et de Fianarantsoa plus au sud. 298 000 ménages toucheront 50 000 Ariary par mois pendant six mois. Cela représente…10€. Il faut dire que l’enveloppe octroyée par la Banque Mondiale est de 45 millions de dollars, une goutte d’eau. Une allocation supplémentaire d’un euro par jour sera accordée aux individus en échange de petits travaux comme le nettoyage urbain. Une partie de cette modeste enveloppe a été réservée à 100 000 familles du grand sud, toujours touché par la famine. A Madagascar on appelle cela  « un programme d’aide post-covid » ; mais la grande île  est loin du « post-covid » puisque le virus se remet à circuler activement, causant de nombreux malades et des décès. L’Etat malgache ne s’est toujours pas décidé à introduire la vaccination.

 

 

AFRIQUE DU SUD

Les femmes musulmanes engagées dans l’armée sud-africaine sont désormais autorisées à  porter le voile. C’est le résultat d’un long procès.

C’est une femme officier qui a lancé l’affaire : Fatima Isaacs. Elle est major – l’équivalent du grade de commandant- dans les forces terrestres. A son entrée dans l’armée il y a dix ans, elle avait été sommée de remplacer son voile par un béret. Il y a trois ans, elle a engagé une procédure qu’elle vient de gagner après moult péripéties. Mais ce sera le voile et le béret par- dessus. Hors de question qu’il y ait un couvre-chef différent selon les religions. En Afrique du Sud ce n’est pas une question de laïcité, cette notion n’existe pas. La première phrase de l’hymne national dit même : « que Dieu bénisse l’Afrique ». Il s’agit simplement d’une question d’uniforme. Le major Fatima Isaacs est désormais coiffée d’un voile noire surmonté d’un béret rouge.

 

 

 

TANZANIE

Une étonnante histoire de caméléons qui oppose les diplomaties tanzaniennes et autrichiennes

Cela commence par la visite en Tanzanie d’un touriste autrichien, passionné de caméléons. Il les achète, il les capture. A retour dans son pays, la douane fouille ses bagages et y découvre pas moins de 74 caméléons ! Cachés partout dans des paires de chaussettes, des boites de crème. Ces petites bêtes ont la vie dure, sur les 74 caméléons seuls trois sont morts. Les autres ont parfaitement supporté le voyage, confinés en soute. Le touriste écope d’une amende. Les 71 reptiles survivants sont confiés au zoo. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : le ministre tanzanien du tourisme et des ressources naturelles réclame officiellement le retour des caméléons en Tanzanie. Des négociations sont engagées