L'actualité régionale du 31 janvier

COMORES

Les Comoriens n’en ont pas fini de souffrir avec les organisateurs de la Coupe d’Afrique des Nations de football. Après l’élimination en 8ème de finale, voilà que la Confédération Africaine leur impose de lourdes amendes pour diverses raisons

Les joueurs des Cœlacanthes, petits poucets de la CAN, se sont bravement hissés dans la compétition. Perdant en 8ème face au pays organisateur le Cameroun après avoir vu leurs principaux joueurs testés positifs au Covid, et aucun Camerounais. Voilà que la CAF – la fédération africaine – leur inflige des amendes pour une sombre histoire de numéro sur le maillot du gardien, improvisé au dernier moment pour remplacer les titulaires tous positifs. On leur reproche également d’avoir provoqué un retard de deux minutes du match. Les pénalités se chiffrent en dizaines de milliers d’euros ; cela scandalise la planète africaine du foot. Les Comoriens ne sont pas les seuls à se plaindre. Les Tunisiens ont essuyé une défaite face au Burkina Faso, alors que l’arbitre a multiplié les erreurs, refusant un pénalty évident et sifflant la fin du match une minute trop tôt.  

MADAGASCAR

Alors que des milliers d’habitants d’Antananarivo attendent la très lente décrue des inondations, d’autres n’en peuvent plus avec les pannes d’électricité. Il y a même eu des manifestations contre les coupures

Dans le quartier d’Ivandry vendredi soir, il y avait des barrages de pneus enflammés et de pierres, coupant la circulation pour protester contre les délestages intempestifs de la JIRAMA. La société nationale d’électricité a beau annoncer triomphalement qu’elle a amélioré son réseau, des quartiers entiers souffrent de coupures qui durent des heures. En général cela se passe dans les endroits où il n’y a pas de bâtiments administratifs. Des étudiants ont manifesté aussi, ils ne peuvent plus travailler, connecter leurs ordinateurs, ni recharger leurs téléphones. Les autorités craignent la contagion de ces mouvements dans la population. La JIRAMA est extrêmement décriée pour son inefficacité, d’autant que cette société d’Etat est obligée de rembourser de l’argent donné par la Banque Mondiale à cause de sa mauvaise gestion.  

RODRIGUES

L’île Rodrigues est en alerte cyclonique doublée d’une alerte Covid. Alors que le cyclone Batsirai passe au nord de l’île, les autorités font face à une première vague du virus

On est passé de un cas de Covid détecté jeudi, à 80 vendredi, 300 samedi, 420 dimanche, et plus de 500 ce lundi. Les établissements scolaires sont fermés, un couvre-feu instauré. On soupçonne l’importation du virus parmi la centaine de policiers mauriciens arrivés pour sécuriser les élections locales prévues le 13 février prochain. Le protocole de tests et de quarantaine a-t-il été bien respecté ? Il y a des doutes. L’affaire prend une tournure politique à Maurice. Le leader de l’opposition Xavier Luc Duval demande une réunion d’urgence du parlement pour que le gouvernement s’explique. Il demande l’envoi d’urgence d’équipes médicales et éventuellement le report des élections locales.  

TANZANIE

La Tanzanie veut attirer les chasseurs d’éléphants et de lions. Cela peut paraître contradictoire alors que c’est un pays exemplaire dans la lutte contre le braconnage… Mais c’est une question d’argent

Le ministre tanzanien du tourisme s’est rendu à Las Vegas au salon mondial de la chasse, fréquenté par de riches américains équipés de gros calibres qui rêvent de flinguer un lion ou un éléphant. Ils ont été frustrés sous Obama qui, après un voyage en Tanzanie en 2013, avait interdit les trophées de chasse. Sans surprise, Donald Trump les a rétablis en 2016. Biden laisse faire, et les chasseurs sont à la recherche de gros gibiers. La Tanzanie offre 38 réserves de chasse. On ne peut pas tirer n’importe comment. Seuls les vieux éléphants et les lions en fin de vie peuvent servir de cibles. Une semaine dans une réserve de chasse coûte près de 50 000 euros auxquels il faut ajouter 13 000 euros pour tuer un éléphant, 10 000 pour un lion. Mais les passionnés aux chapeaux texans et aux gros pickups ne reculent devant rien. En deux jours à Las Vegas le ministre du tourisme tanzanien a collecté plus de 8 millions de dollars de réservations.