L’odyssée des élèves mahorais à travers le Monde : Fin XIXème siècle, le premier contingent vers Madagascar

Salle de classe (illustration)
Depuis la fin du 19ème siècle les enfants de Mayotte suivent à la lettre l’adage de Mark Twain selon laquelle « Il faut voyager pour apprendre. » Les migrations scolaires des élèves mahorais ont commencé vers Madagascar.

La petite histoire de Mayotte voudrait que lors de la cession de Mayotte à la France, Andrianantsouli ait demandé entre autres contreparties, l’éducation de ses enfants par la France.

Dès 1845, les bases d’une école seront posées sous la responsabilité des missionnaires.  En 1869, il y a 3 écoles primaires à Mayotte. Elles sont situées à Dzaoudzi,  Mtsapéré compte 11 élèves ; de 8 à 13 ans et Pamandzi 22 élèves de 8 à 25 ans !

Les premiers pas de l’école à Mayotte s’arrêtaient alors au primaire. Et c’est de là qu’a commencé l’odyssée de l’enfant mahorais, dans le canal du Mozambique, puis à La Réunion et en Europe et depuis peu aux Amériques, pour poursuivre ses études…

Les rares élèves de Mayotte qui franchissaient la barrière de l’école primaire devaient se rendre Madagascar à la fin du XIXe siècle. Le voyage se fait par voie maritime, notamment en boutre.

Et bien évidement que ce n’était pas les filles et fils des ouvriers agricoles, enfants des travailleurs engagés ou ceux des indigènes qui y étaient envoyés prioritairement.

Sur a Grande île, l’école avait déjà pris son essor. En 1894, les établissements scolaires dirigées par les missions majoritairement protestantes accueillaient plus de 200 000 élèves, dont des réunionnais. La conquête,  française par général Gallieni  a été brutale et violente. Elle a fait environ 100 000 victimes entre 1896 et 1905. Les écoles malgaches ont subi une francisation forcée et ont perdu une bonne partie de leurs effectifs.

C’est dans ce contexte qu’ont débarqué les premiers élèves de Mayotte à Madagascar. Les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Mais ces jeunes filles et garçons ont ouvert la voie à un phénomène qui se poursuit à nos jours.