Dans un communiqué, la Banque mondiale annonce ce lundi 4 décembre le versement de 8,8 millions de dollars de crédits carbone à Madagascar. Après le Mozambique et le Ghana, c'est le troisième pays africain à avoir été payé par l'institution dans le cadre du programme REDD+, pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts. Cette somme concerne l'année 2020 pour compenser la réduction d'un million et demi de tonnes de CO2. Au total, ce sont 50 millions de dollars, plus de 46 millions d'euros, qui devraient être versés d'ici fin 2024 pour compenser la réduction de dix millions de tonnes d'émissions de carbone.
Cette solution pour lutter contre la déforestation est remise en cause par une étude de la revue Science, publiée en août. Des chercheurs de l'université de Cambridge se sont penchés sur une quinzaine de projets soutenus par le programme REDD+. Sur 89 millions de crédit carbone, seuls 6% sont vraiment dus à la préservation des forêts. Selon cette étude, le problème vient du calcul de ces compensations, basé sur des données obsolètes ou délibérément surestimé.
A Madagascar, l'ONG Graine de vie a également dénoncé des opérations de greenwashing en début d'année. Les arbres replantés au cours de médiatiques opérations de reboisement finissent bien souvent incendiés. L'ONG a annoncé qu'elle allait réduire ses activités sur place, car l'Etat n'est pas assez impliqué dans la lutte contre la déforestation. En 60 ans, la Grande Île a perdu la moitié de ses forêts.