La mairie de Mamoudzou mène depuis 2017 une campagne pour mettre en conformité les adresses de la commune chef-lieu. Un moyen de faciliter le recensement de la population, mais aussi l'intervention des services de secours. "On commence à voir le bout du travail, il ne reste plus qu'à informer les administrés du changement et de terminer la pose des panneaux et des numéros", affirme Anli Bounou, le directeur de l'urbanisme et du foncier à la ville. "Jusqu'à 8.000 numéros et plus 600 voies ont été recensées."
Cette opération concerne les zones urbanisées ou à urbaniser, mais pas les secteurs inaccessibles, du moins par une route officielle, comme les bidonvilles. "Les habitants de ces zones se sont installés anarchiquement, ce n'est pas à nous de légitimer leur installation", ajoute le directeur. Selon lui, il ne s'agit pas "d'un grand bouleversement" pour les habitants et les entreprises. "On n'a pas fait une refonte complète de l'adressage, on a juste assuré une conformité avec le reste du territoire, on avait par exemple des noms de rues ou des numéros de parcelles identiques", précise-t-il. Les "rues de la mosquée" sont par exemple très fréquentes dans l'agglomération.
Reste à savoir si les riverains perdront l'habitude d'appeler la rue du commerce par ce nom, désormais il s'agit du boulevard Halidi Sélémani, qui s'étend désormais de la Sogéa jusqu'à l'intersection Ballou. Ces dernières années, des consultations autour des nouveaux noms ont été organisées auprès des habitants, ces noms ont ensuite été validés par le conseil municipal, après un long travail administratif. "Une fois que le nom de la rue est acté, il est inscrit dans une base nationale, alors pour revenir en arrière, ce n'est pas évident", explique le directeur de l'urbanisme et du foncier de la ville de Mamoudzou.