Les médecins du Centre de lutte anti tuberculeuse (CLAT) de Mayotte constatent actuellement une recrudescence des cas de tuberculose dans l’île. Beaucoup de ces cas proviennent de l’extérieur, à priori des Comores mais ils soulignent qu’il ne faut pas ignorer des cas autochtones.
Le Docteur Jean ANDRIAMANJAY ajoute que la tuberculose à Mayotte est aussi une maladie autochtone. La moitié des nouveaux cas environ proviennent des résidents dans l’île. Il cite le décès de 2 personnes qui habitaient depuis 5 cas à Mayotte.
Schéma de prise en charge de la tuberculose
La prise en charge de la tuberculose nécessite des dépistages réguliers. Quand des patients ont des IDR positives, on fait une radiographie. Un mois plus tard, on fait une prise de sang pour confirmer ou infirmer la maladie.
« Si c’est une tuberculose maladive, c’est 9 mois de traitement. Si c’est une infection tuberculeuse latente c'est-à-dire quelqu’un qui est atteint mais qui ne développe pas la maladie, c’est un traitement de 3 mois. Si c’est une maladie avérée, les malades sont traités d’ abord en milieu hospitalier et sont ensuite surveillés par les médecins du CLAT. », précise le Docteur Jacques SOLA.
Il insiste également sur le dépistage de tout l’entourage familial.
Prévention de la tuberculose : L’intérêt de la vaccination
Le Docteur Jacques SOLA met un accent particulier sur l’importance de la vaccination qui limite la propagation de la maladie et surtout le passage en phase épidémique.
« L’intérêt, c’est de protéger la personne vaccinée mais à travers elle, de protéger le reste de la population et d’empêcher la propagation de l’agent infectant. »
Les familles n’ont pas conscience de l’intérêt de la vaccination
Le Docteur Jacques SOLA déplore la réticence de beaucoup de parents à faire vacciner leurs enfants.
« Beaucoup de primo arrivants viennent parce que s’ils veulent inscrire des enfants à l’école, il faut qu’ils aient un certificat prouvant qu’ils sont à jour des vaccinations. Dès qu’ils ont le certificat, on ne les voit plus. D’autres vaccinent leurs enfants pour obtenir les allocations familiales. La CAF leur demande un certificat de vaccination, s’ils ne l’ont pas, ils n’ont pas des sous. Quand ils obtiennent ces certificats, on ne les voit plus pour le suivi des vaccinations ».
Il est donc difficile de faire passer le message de la prévention.
« Il est indispensable que les efforts pour la lutte anti tuberculose soient maintenus voire amplifiés. La tuberculose n’est pas seulemeent une maladie d’importation, les gens ont tendance à dire que ça vient de l’extérieur. ", conclut le Docteur Jean ANDRIAMANJAY.
EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU.
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VIDEO : WEBDOCUMENTAIRE : TUBERCULOSE , GRANDE TUEUSE