Le casse-tête des vendeurs à la sauvette du centre-ville de Mamoudzou

Les vendeurs à la sauvette qui exercent dans Mamoudzou sont dans leur grande majorité, des personnes sans papiers. L'arrêté d'interdiction signé par le maire vient poser la question de leur maintien et de leur prise en charge à Mayotte.
Les vendeurs à la sauvette occupent pratiquement tous les espaces libres de la ville chef-lieu mais le plus grand contingent se situait aux alentours du grand marché et de la gare maritime.
Un lieu stratégique puisque très animé. A maintes reprises, les commerçants légaux se sont plaints d’une concurrence illégale.
Ils vendent essentiellement de la lingerie, des habits, des produits de beauté de qualité médiocre et parfois des médicaments de qualité douteuse.
Certains sont mobiles et vont démarcher directement la clientèle avec leurs sachets de tomates, d’oignons ou de l’ail.
Jusqu’à lundi dernier, à part les contestations ponctuelles et régulières de l’association des vendeurs du marché fermé, ils n’étaient dérangés dans leurs activités que par la police municipale de Mamoudzou qui de temps en temps venait faire une ronde.
Qui sont les vendeurs à la sauvette du centre-ville de Mamoudzou ?
Majoritairement, il s’agit de personnes en situation irrégulière sur le territoire de Mayotte.
Des originaires de l’Union des Comores qui écoulent de la marchandise importée parfois illégalement. Mais il y a aussi de la marchandise fournie par des commerçants légaux qui les font donc travailler moyennant commission.

Ses dernières années, est apparue une population originaire des pays des grands lacs. Beaucoup ont déposé un dossier de demande d’asile et attendent une décision  de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Cette activité informelle a, dans les faits, toujours été tolérée. Dans les dossiers de demande d’asile, ils affirment qu’il existe une clause les engageant à ne pas exercer une activité salariée sur le territoire.
Et puis, il y a cette petite phrase lancée par une des vendeuses à la sauvette :
 

"Moi, je suis à Mayotte depuis très longtemps. J'ai un enfant qui est maintenant majeur et il a voté pour le maire. Ce n'est pas pour qu'il vienne m'empecher de travailler aujourd'hui."


Cette activité de commerce informel est donc souvent la seule source d'argent pour ces personnes en situation de précarité. Chacune parmi elle a une bonne raison d'être là, même si toutes reconnaissent être dans une totale illégalité.
Un vrai casse-tête pour l'Etat qui doit décider de leur accorder ou pas le statut de refugié, pour le département qui est chargé du social sur le territoire et enfin pour la commune de Mamoudzou qui les "accueille".