Saïfy Mikhaël, candidat de Lutte Ouvrière aux élections législatives dans la première circonscription de Mayotte, ne s'en cache pas : il ne s'attend pas à siéger au palais Bourbon après le 7 juillet. "Je fais partie d'un groupe politique qui fait des propositions politiques qu'on n'entend pas, que les gens ne connaissent pas, et donc nous saisissons toutes les opportunités pour exprimer des alternatives aux politiques nationalistes et capitalistes", explique le juriste.
"Le problème vient d'un système capitaliste qui exploite notre travail et s'accapare les richesses", ajoute le candidat. "Le cœur de ce problème, on ne le réglera pas en envoyant des députés à l'Assemblée nationale, on le réglera par la lutte des classes. C'est un rapport de force, la solution est sur le terrain, dans les entreprises, là où on créé la richesse."
Une logique internationaliste
Il prend pour exemple la vente d'une bouteille d'eau dans un Douka Bé. "On a des entreprises comme Lactalis, qui appartient à Besnier. Les gens qui y travaillent créé du lait, de la richesse", affirme Saïfy Mikhaël. "Lui, il prélève sur ce travail une certaine somme qui est de 26 milliards d'euros, c'est sa fortune. Il est là l'argent qui manque et on peut continuer comme ça avec toute la chaîne." Selon lui, ce modèle de production est la cause de nombreux problèmes, comme la cherté de la vie.
Interrogé sur l'immigration, le candidat de Lutte Ouvrière poursuit sa démonstration, en précisant être internationaliste. "Raisonner en termes de nationalités, c'est ne pas réfléchir au fonctionnement du monde et faire le jeu des capitalistes. Qu'on soit comoriens ou français, on a des intérêts qui ne sont pas nationaux", explique-t-il. "Bernard Arnault est français, il pourrait aller chercher son ylang-ylang à Mayotte et créer des emplois, mais il va le chercher aux Comores car il est dans sa lutte des classes, pas dans une lutte nationale. Ils s'en foutent des Mahorais, ce qu'ils veulent c'est de faire des bénéfices."