Le collège Zena M’dere serait-il hanté par des esprits ?

Des élèves seraient possédés par des esprits au collège Zena M'dere.
Que se passe-t-il au collège de Pamandzi ? Depuis quelques temps certains élèves sont pris de crises, d’hallucinations et se montrent agressifs. Les parents inquiets, affirment que leurs enfants sont possédés par des esprits qui hantent l’établissement scolaire.

Un élève qui en poursuit d’autres, armé de ciseaux, certains qui font voler des chaises… Difficile d’imaginer ces scènes peu communes dans un établissement scolaire et pourtant, elles ont bien eu lieu au collège Zena M’déré à Pamandzi. Des évènements mystiques qui se sont déroulés ces derniers jours et qui inquiètent les parents : Crises de larmes, jet de chaises, évanouissements, propos incohérents… Six élèves ont été touchés par ces situations inexpliquées. « On a des enfants qui font des crises et on ne peut pas les expliquer. Au sein de l’établissement, on nous parle de crises d’angoisse et de panique, mais nous savons très bien que c’est beaucoup plus profond que cela », assure Djaria Moustoifa, une parent d’élève.

Ce mal, beaucoup le qualifient de possession par les djinns. Ces esprits parfois maléfiques sont bien connus à Mayotte, où une majorité d’habitants est de confession musulmane. Une jeune collégienne a accepté de  témoigner et pour elle, le mal est bien réel. « Quand je suis allée en classe, je ne me sentais pas bien. Je me suis assise et j’ai commencé à pleurer sans aucune raison. Les filles de ma classe se sont réunies autour de moi pour savoir ce que j’avais. Puis la professeure m’a sortie dehors, et à ce moment-là je suis tombée et j’ai commencé à crier. » Elle a depuis fait plusieurs crises.

Des remèdes traditionnels et religieux

La jeune fille de 14 ans se soigne selon les traditions religieuses. « Tous les jours on lit du Coran. Il y a des foundis (maîtres religieux musulmans) qui sont venus chez moi, on a fait des prières et depuis je me sens mieux », affirme-t-elle. Difficile à imaginer pour les esprits les plus cartésiens. Mais ce mal obscur prendrait origine dans une ravine qui se trouve en face de l’établissement. Un ancien Ziyara, comprenez : un lieu de sacrifice. « Il n’y a jamais eu d’eau ici. C’était un lieu de sacrifice. Beaucoup de gens venaient y déposer des offrandes, de la nourriture. Aujourd’hui les enfants ont des difficultés à cause de cela. Il faut que les parents se mobilisent et fassent des prières », lance Sakina, une habitante de Pamandzi. Les parents veulent faire des prières dans le collège, terrain où trônent les valeurs de la laïcité. C’est la raison pour laquelle le rectorat de Mayotte a longuement hésité. Mais finalement un compromis a été trouvé, une prière aura bien lieu pour soulager les maux des élèves.