Le face à face se déroulera dans un studio de la Plaine St Denis dans la banlieue nord de Paris. Le fond de décor est bleu. Les candidats se feront face à 2,50m de distance. Ils se sont mis d’accord sur la température du studio qui sera de 19 degrés.
Des négociations serrées ont été menées sur l’éclairage, le cadrage de chacune des caméras, et surtout les plans de coupe. Les plans de coupe c’est l’image de l’un qui écoute pendant que l’autre parle. C’est la hantise de Marine le Pen parce qu’il y a 5 ans on l’avait vue chercher fébrilement dans ses fiches pendant qu’Emmanuel Macron parlait. Cette fois il ne sera pas question de plan de coupe désavantageux quand l’un ou l’autre sera en train de boire un verre d’eau, ou de se gratter la tête.
Le réalisateur Didier Froehly travaillera sous la surveillance deux conseillers images, un pour chaque candidat. Le temps de parole de chacun sera bien sûr compté à la seconde près.
Le premier thème débattu sera le pouvoir d’achat
Il sera question du pouvoir d’achat, des retraites, de la fiscalité, la sécurité, l’éducation, l’immigration, la laïcité, la place de la France dans le monde, la guerre en Ukraine et les relations avec la Russie. Deux heures et demie ne seront pas de trop pour tout cela. On s’attend à des passes d’armes sur tous les sujets puisque Marine le Pen et Emmanuel Macron ne sont d’accord sur rien.
Le débat d’il y a cinq ans avait été désastreux pour Marine le Pen qui maîtrisait moins bien les dossiers qu’Emmanuel Macron. Elle s’était lancée dans des tirades hasardeuses sous le sourire narquois de son adversaire. Ce ne sera sans doute plus la même chose ce soir. La candidate a gagné en maturité, et elle bosse dur sur la préparation de ce débat
Emmanuel Macron est le favori, mais attention…
C’est une épreuve compliquée pour Emmanuel Macron, non pas tant sur la connaissance des dossiers - il a fait preuve d’une mémoire d’éléphant et d’un esprit vif, toujours au taquet - la difficulté pour lui sera d’être persuasif, convaincant… mais pas professoral. Ce n’est pas facile, ça se travaille, c’est de la mise en condition psychologique.
Il est le président sortant, il est favori dans les sondages. Emmanuel Macron est trop jeune pour se souvenir de 1981 : le président sortant Valéry Giscard d’Estaing était arrivé confiant en sifflotant, les mains dans les poches, pour son deuxième débat présidentiel face à François Mitterrand. Trois jours plus tard, Mitterrand l’emportait dans les urnes.