"Les entreprises ont besoin de trésorerie, d'exonération, de s'équiper, nous sommes dans cette période ":Bourahima Ali Ousseni, président de la CGPME Mayotte

Bourahima Ali Ousséni, président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) était l'invité de Zakweli ce jeudi 27 février.
Bourahima Ali Ousséni, président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) était l'invité de Zakweli ce jeudi 27 février.

Depuis Chido, les grèves se succèdent dans tous les secteurs. Ces derniers jours, les employés de plusieurs entreprises ont exercé leur droit de retrait, exigeant notamment une prime Chido. Une aide exceptionnelle pour faire face à l'après cyclone. Pour Bourahima Ali Ousseni "On ne peut pas faire la même chose dans les petites et moyennes entreprises, ce n’est pas possible". Ces mouvements de grève se soulèvent selon lui dans des entreprises qui ont un certain monopole et les moyens d'assumer les charges supplémentaires. Des charges qui vont se répercuter "sur la population avec une inflation".

En donnant des primes, il y a forcément quelqu'un qui paye, vous ne pouvez pas faire la même chose chez un restaurateur, chez un boulanger, il y a en quelque sorte une inégalité au niveau du traitement des salariés qui ne dépend pas de nous

Bourahima Ali Ousseni, président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises de Mayotte

La reconstruction avec les entreprises mahoraises

Après la promulgation de la loi d'urgence, les élus attendent les décrets d'application pour la reconstruction du territoire. 30% des parts du marché dans le cadre de cette reconstruction sont réservées aux entreprises mahoraises. Selon Bourahima Ali Ousseni "30% ce n’est pas bon, on aurait pu obtenir 50% ". Il poursuit en expliquant : "Nous avons suffisamment insisté mais nous n'avons pas été attendus, on va faire avec et se battre sur le terrain".

L'enjeu pour lui est de faire en sorte que les petites et moyennes entreprises durement touchées par le cyclone Chido puissent tirer leur épingle du jeu dans le cadre de la reconstruction.

Les entreprises ont besoin de trésorerie, d'exonération, de s'équiper, là on est dans cette periode

Bourahima Ali Ousseni, président des Petites et Moyennes entreprises

Pour lui, les mesures d'aide annoncées par l'Etat sont insuffisantes." Cela ne peut pas permettre la relance de l'activité et sauver une grande majorité des entreprises".

Au sujet des entreprises qui réalisent du profit en cette période comme le secteur du BTP ou encore certains restaurateurs sollicités par les ONG, il réagit :

Quand vous faites travailler 15 resteaurateurs sur 1000, les 15 ont pu renflouer les caisses mais les 900 qui restent non, donc ce n'est pas un échantillon représentatif

Bourahima Ali Ousseni, président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Mayotte

Bourahima Ali Ousseni, déclare au sujet de la problématique des assurances et de la garantie décennale :

Concernant les entreprises qui ont des boîtes aux lettres dans l'hexagone ou à la Réunion et qui ont des attestations d'assurances décennales avec des marchés à Mayotte, ces attestations ne couvrirons pas les dommages en cas de problème car ces assurances ne sont pas nationales, elles sont régionales

Bourahima Ali Ousseni, président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Mayotte