Les faits de violences en hausse à Mayotte depuis 2016, certains vols en baisse

Véhicule de gendarmerie incendié à Tsararano
Après cinq semaines de blocages, les forces vives ont accepté de lever les barrages. En contrepartie, le préfet s'est engagé à mettre en place des actions rapides contre l'insécurité. Depuis 2016, les faits de violences sont en nette hausse à Mayotte.

Les forces vives ont dénoncé durant ces cinq semaines de barrages l'insécurité à Mayotte. Les blocages ont finalement été levés avec la promesse par le préfet de mesures rapides contre la délinquance. Depuis 2016, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, les faits de violences sont en forte hausse dans le département.

Les faits de "destructions et dégradations volontaires", comme les caillassages par exemple, ont notamment doublé en sept ans. De 4,71 infractions pour 1.000 habitants en 2016, le département a connu 9.14 infractions pour 1.000 habitants en 2023. Des dégragations qui ont notamment augmenté de 15% entre 2022 et 2023. Les vols avec armes ont également doublé sur cette période, s'élevant à 2.5 infractions pour 1.000 habitants en 2023. Seule la Guyane a un taux plus élevé, avec 3 infractions, alors que dans l'Hexagone ce taux est seulement de 0,1 vol avec arme pour 1.000 habitants.

Le nombre d'homicides est également en hausse à Mayotte. De 3,9 victimes pour 100.000 habitants, ce taux est passé à 5,5 victimes en sept ans. Le département est désormais le 4e avec le plus fort taux d'homicide, derrière la Guyane (20,6), la Guadeloupe (9,4), la Martinique (6,9), mais loin devant l'Hexagone (1,3). Autres faits en augmentation : les coups et violences volontaires. Le taux de victimes est passé de 5,41 pour 1.000 habitants en 2016 à près de 8 victimes en 2023.

Le tableau n'est pas tout à fait noir. Le nombre de cambriolages a presque été divisé par trois : de 15 infractions par 1.000 habitants en 2016, ce taux est passé à 6 en 2023. Les vols de véhicules et les vols dans les véhicules sont aussi en légère baisse. A noter que ces chiffres sont tirés des infractions recensées par la police et la gendarmerie. En 2021, l'Insee avait publié une enquête de victimation, basée sur les déclarations des personnes interrogées. Dans les cas de cambriolages, seul un tiers des foyers portaient plainte contre 71% dans l'Hexagone.