Un communiqué au nom des forces vives a été envoyé ce jeudi 4 avril pour menacer de reprendre les barrages et exprimer leur "profonde déception et regret face à l'insuffisance des réponses apportées par le gouvernement à la crise de sécurité et d'immigration." Certains porte-paroles des forces vives évoquent une initiative d'une partie des membres, qui n'a pas été concertée. "On estime plutôt que les choses avancent", précise Badirou Abdou. Comme d'autres figures du mouvement, il doit s'entretenir dans la journée avec la ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux, en visite dans le département pour discuter du projet de loi Mayotte et de l'opération Wuambushu 2.
Ce communiqué dénonce "des effets d'annonces", ciblant notamment la publication d'arrêtés pour interdire la vente de machette et pour autoriser l'euthanasie des chiens dressés comme chiens d'attaque. "Les attaques continuent de se produire sur les différents axes routiers et les violences urbaines, bien que réduites pendant le mois sacré du Ramadan, persistent dans différentes localités", expliquent ces forces vives qui demandent la définition "d'objectifs clairs, co-construits et partagés, d'une méthode de travail incluant un calendrier des échéances et la participation des forces vives au comité de suivi pour évaluer les progrès réalisés sur cette question."
La menace des barrages
Ces membres prennent aussi pour exemple le démantèlement du camp du stade de Cavani, et les nombreux migrants qui depuis campent dans les rues du quartier. Dans ce courrier, elles se disent également inquiètent des prises de position de certains élus de la majorité concernant la suppression du droit du sol, comme le président de la commission des Lois, Sacha Houlié, qui à l'occasion de sa venue à Mayotte avait rappelé son opposition à cette mesure.
Une assemblée générale des forces vives se tiendra à la fin du mois du Ramadan, le 22 avril comme chaque mois pour marquer le jour anniversaire du mouvement. "Le gouvernement devra assumer les décisions qui en découleront si les barragistes, ayant fait confiance au gouvernement pour mettre en œuvre ses mesures, constatent la persistance du gouvernement dans les effets d'annonce", mettent en garde les auteurs de ce courrier, qui "tiennent à rappeler que face à des actions gouvernementales insuffisantes, elles seront contraintes de reprendre les blocages, de façon plus intense, jusqu'à ce que des solutions durables soient mises en œuvre."