Les Mahorais font leurs courses surtout dans les moyennes et petites surfaces

Il y a encore beaucoup de petites épiceries appelées « Doukas » à Mayotte. L’INSEE en a dénombré 2000 sur l’île ! Mais les plus petites sont toutefois en perte de vitesse par rapport aux surfaces de taille moyenne qui ont fleuri dans toutes les communes.

Les « Douka Bé » ont le vent en poupe.

Les ouvertures des magasins Douka Bé, appartenant à BDM sont perturbées en raison de la grève.

Ces commerces de moins de 400m2 ont une offre plus diversifiée. Ces magasins dominent désormais le marché des viandes et poissons congelés, du riz et des boissons non-alcoolisées. Ces quatre produits constituent à eux seuls 70% de leur chiffre d’affaire. Les grands supermarchés continuent d’attirer une clientèle plus aisée, mais les familles les plus modestes y vont moins… simplement parce qu’elles n’ont pas de voiture. Seul 1 ménage pauvre sur 10 possède un véhicule à Mayotte. Les grands distributeurs, tels SODIFRAM et BDM l’ont bien compris, et ouvrent de plus en plus de ces commerces de proximité.

Les grandes surfaces n’ont pas autant de succès qu’à la Réunion ou en métropole. A la Réunion 77% des achats se font en grande surface, contre seulement 55% à Mayotte.

Chez les plus modestes, on continue à acheter au bord des routes

En moyenne, les ménages Mahorais consacrent un quart de leur budget à l’alimentation : 24%, ce chiffre est en légère baisse de 3 points par rapport à une précédente enquête de 2011. C’est une moyenne qui ne doit pas cacher une grande inégalité : chez les plus pauvres le budget alimentaire absorbe  36% du revenu contre 17% chez les plus aisés. L’étude de l’INSEE constate aussi que les dépenses alimentaires pour les cérémonies- mariages, obsèques et autre fêtes religieuses - sont nettement plus importantes que partout ailleurs.

Les familles les plus modestes continuent d’acheter les produits frais - mais aussi les vêtements - au bord des routes ou sur les marchés.

Toujours des écrans plats et des fours dans les bagages des voyageurs

L’enquête révèle également que de nombreux achats non-alimentaires, à savoir les biens d’équipements comme les ordinateurs, téléphones portables, téléviseurs et petit électro-ménager, sont effectués à l’extérieur de Mayotte par les ménages les plus fortunés qui ont les moyens de voyager.

En valeur, ces produits ramenés par des voyageurs représentent 18% des achats ! Ils sont nettement moins chers à la Réunion et en métropole qu’à Mayotte… Les grands cartons d’emballage d’écrans plats et autre fours à micro-onde gardent toute leur place sur le tapis roulant de livraison des bagages à l’aéroport.