La forte tempête tropicale Chido est devenue cyclone tropical et poursuit son intensification. C’est ce qu’affirme le dernier bulletin cyclonique de Météo France publié à 11h12 sur leur site internet. Dès mardi 10 décembre, date à laquelle le système dépressionnaire s’est formé dans le bassin, l’information a circulé dans les villes mahoraises.
Face aux risques imputés à ce type de phénomène, la population s’inquiète et se prépare, bien qu’aucune certitude quant au passage de Chido sur les côtes de l’île n’ait été encore confirmée par les autorités.
À Bandrélé ce matin, chacun digère la nouvelle. Et pour certains, elle est plus simple à assimiler que pour d’autres. C’est le cas de Fasati, qui apprend l'existence de Chido durant notre échange. “Je n’étais pas du tout au courant mais je ne suis pas inquiète car on a déjà eu pire. Par contre on aura peut-être des pluies, donc en fait c’est un mal pour un bien”, répond-elle avec calme lorsqu’on l’interroge sur son degré de préoccupation.
Pour Jeff, au contraire, le stress est présent. Il a d’ores et déjà prévu de mettre sa famille en sécurité sur les hauteurs de l’île, mais appréhende les dégâts que pourrait causer le passage de Chido dans son quartier. “Ces dernières années, on a perdu beaucoup de mangroves, donc elles ne pourront pas réguler la montée des eaux, mon quartier va être inondé”, explique le trentenaire.
Faire de la prévention une priorité
Dans plusieurs villes et intercommunalités, des permanences à la mairie ont été mises en place pour rassurer les habitants et leur indiquer les gestes de sécurité. C’est le cas dans la commune de Dembéni, où les forces de l’ordre vont à la rencontre de la population. “On leur dit de faire attention, de ne pas sortir, de faire des stocks d’eau, de nourriture, de bougies en cas de coupure d’électricité, de regarder la télé pour rester bien informés”, déclare Toula Mouta, assistante temporaire de la police municipale de Dembéni.
Les élus de la commune sont également mobilisés, comme Adrachi Velou, Directeur général administratif chargé de l’aménagement, de l’environnement et du développement durable à la mairie de Dembéni. “On informe notamment les habitants des lieux qui seront mis à disposition en cas d’évacuation, par exemple les écoles", révèle-t-il.
Chido, 3ème tempête tropicale de la saison
Dans l’après-midi, la préfecture de Mayotte a placé l’île en pré-alerte cyclonique. Ces phénomènes météorologiques sont classés en 3 catégories, en fonction de la force des vents.
On parle de dépression tropicale si le vent est inférieur à 63 km/h, de tempête tropicale lorsqu’il est compris entre 63 km/h et 117 km/h et de cyclone tropical si le vent dépasse les 117 km/h.
C’est au stade de tempête tropicale qu’un nom lui est attribué et c’est Chido qui a été choisi par l'île Maurice pour ce 3ème système cyclonique de la saison. D'après le scénario étudié par Météo France, Chido est attendu sur la pointe Nord de Madagascar vendredi matin et, peut-être sur Mayotte samedi.
L'île pourrait connaître une dégradation importante de ses conditions météorologiques. Pluies, fortes rafales de vents, houle et risque de submersion sont probables à compter de la nuit du vendredi 13 décembre. Mais une incertitude de 300 kilomètres plane encore sur sa trajectoire.
Les habitants de Mayotte pourraient donc ressentir les effets de ce cyclone comme ne pas en être inquiétés.