Madagascar – Comores : La revendication d’un salaire minimum légal

Chose promise, chose due : à Madagascar le conseil des ministres a officiellement fixé le SMIC à 250 000 Ariary par mois. C’était une promesse du président, âprement négociée avec le patronat. Aux Comores, en revanche, le SMIC n’existe toujours pas.

Quand on l’exprime en Ariary, 250 000 semble être une somme conséquente. Converti en euros ce n’est plus la même impression. Au taux de change d’hier, cela représente 59,30€. Même si le coût de la vie est en principe inférieur à celui de la France, on ne peut pas vivre décemment avec moins de 60 euros par mois à Madagascar.

Le SMIC s’appelle officiellement SME : salaire minimum d’embauche. Malgré la faiblesse de ce montant, la négociation n’a pas été facile. Pour les patrons du privé c’est beaucoup d’argent. Ils considèrent qu’ils ne peuvent pas aller plus loin. La négociation a abouti à ce que l’Etat abandonne les charges sur les salaires augmentés. Les employeurs n’auront rien de plus à verser à la caisse de prévoyance sociale.

Le SMIC précédent était à 200 000 Ariary, environ 47 euros. Pour les fonctionnaires, il y a aussi des augmentations graduées : 25% de plus pour les plus bas salaires de la fonction publique, c’est-à-dire la même augmentation que pour le SMIC, et 8% pour ceux qui gagnent un peu moins mal leur vie.

Aux Comores, les syndicats voudraient qu’il y ait un SMIC

A l’occasion de la fête du travail le 1er mai, la Confédération des Travailleurs et des Travailleuses des Comores a réitéré sa demande d’instauration d’un SMIC. Cela fait des années que l’on en parle sans résultat. Une étude avait été menée il y a trois ans. Un montant avait même été fixé. Il correspondait à 126 euros par mois, mais le gouvernement a fait marche arrière en constatant que plus de la moitié des fonctionnaires gagnaient moins que cela.

L’incidence aurait été trop lourde pour le budget de l’Etat. Fixer un salaire minimum n’a de sens que pour une infime partie de la population qui travaille en grande majorité dans le secteur informel. Les syndicats comoriens ont cependant annoncé une « grande marche des salaires » qui aura lieu au lendemain de la fête nationale de l’indépendance du 6 juillet.