Il porte un nom difficile à prononcer pour les non-initiés : Siteny Randrianasoloniaiko. On le désigne heureusement plus souvent par son seul prénom. Siteny a 47 ans, il est issu d’une famille très modeste d’un quartier pauvre de Tuléar au sud-ouest de la grande-île. Il s’est fait connaitre par ses performances sportives de judoka.
Patron de la fédération malgache de judo, il a été élu président de l’Union Africaine de Judo. Il est aussi vice-président de la fédération internationale. Ce détail a son importance car son ami le président de la fédération internationale est un russe, lui-même intime de Vladimir Poutine. Le président russe est lui-même ancien judoka.
De là à dire que la candidature de Siteny serait soutenue par la Russie de Poutine, il n’y a qu’un pas que les médias malgaches franchissent allégrement. Etre perçu comme « l’homme de Moscou » ne semble d’ailleurs pas le déranger outre-mesure. Siteny s’est fait acclamer le week-end dernier en se rendant à un grand rassemblement catholique à Antsirabé. Près de 30 000 jeunes malgaches y étaient rassemblés.
C’était un événement incontournable. D’autres candidats s’y sont rendus également, notamment le président sortant Andry Rajoelina et l’ancien président Marc Ravalomanana.
Rajoelina, ancien DJ et professionnel de la publicité, Ravalomanana industriel dans les produits laitiers ; c’est maintenant un judoka qui veut les mettre tous deux au tapis pour gagner le fauteuil présidentiel.