Solofo Randrianja est professeur d’histoire à l’université de Tamatave. Dans une longue interview au « Monde », il affirme qu’il y a une manipulation des institutions et une violation des lois par le président Andry Rajoelina qui est – selon lui – « le déclencheur de cette crise ».
Il pointe une particularité cette fois : « nous ne sommes pas dans une crise provoquée par des opposants qui réclament le pouvoir quitte à s’écarter du cadre constitutionnel… là, c’est le régime qui sort de la légalité ». L’universitaire cite pêle-mêle la nationalité du président candidat, le manque de transparence sur le nombre de votants, la soumission de la commission électorale, le retrait du président du Sénat sous la pression pour laisser la place à un gouvernement collégial chargé d’organiser le scrutin… autant de raisons de penser que ces élections sont un jeu de dupes.
L’historien rappelle le temps de la royauté, avant la colonisation, qui reste selon lui très prégnante. L’histoire politique de Madagascar est une longue série de révolutions de palais, coups d’Etat, auto-proclamations, et fraudes en tous genres…Ce scrutin présidentiel prévu le 16 novembre n’échappera pas, selon lui, à cette tradition.